Dossier n°11349 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Jaeger

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 12/03/1870
Date de décès : 01/06/1958
Profession : Directeur de l’orphelinat Bon Secours

Marie (Erdinger) Jaeger

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 02/11/1885
Date de décès : 17/07/1973
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Marie et Auguste JAEGER dirigeaient, depuis 1936, l’orphelinat protestant du Bon Secours, situé à Paris XXè, rue Alexandre Dumas. Ils y accueillaient des orphelins mais aussi des enfants que leurs parents ne pouvaient pas élever.

    En 39, à la déclaration de guerre, tous les enfants, sauf un, furent envoyés dans d’autres lieux plus sûrs et l’orphelinat fut fermé à cause des bombardements.

    En novembre 42, une jeune femme se présenta à l’orphelinat et demanda aux JAEGER de garder – pour quelques jours – un petit garçon d’environ 8 ans. Elle revint ensuite à plusieurs reprises, amenant d’autres enfants qu’elle revenait chercher au bout de quelques jours. Il s’agissait bien sûr d’enfants juifs qu’elle prenait à la sortie de leur école lorsqu’on l’avait informée que leurs parents avaient été déportés. Elle amenait donc ces enfants à l’orphelinat le temps qu’on leur fabrique des faux papiers et qu’on leur trouve un lieu d’accueil. Entre-temps, Mme JAEGER prenait bien soin des enfants et leur confectionnait même des vêtements.

    André JAEGER, fils de Marie et Auguste JAEGER, procura des cartes d’identité à certains des enfants. Comme il travaillait au Ministère de l’Agriculture, il put obtenir de  » vraies-fausses  » cartes d’alimentation, tandis que sa femme, Hélène, rapportait des victuailles de Touraine.

    Entre novembre 42 et juin 45, les JAEGER accueillirent ainsi une quarantaine d’enfants juifs (selon le témoignage du Pasteur Vergera).

    A la Libération, une quinzaine d’enfants s’y trouvaient encore.

    Le fils d’André et Hélène JAEGER, José-Marie JAGER, a réussi à retrouver l’un des enfants, Robert FRANCK, accueilli par ses grands-parents en juin 44. Robert se souvient être resté une quinzaine de jours à l’orphelinat, où il avait été envoyé par une organisation clandestine,  » l’entraide temporaire « .

    Le 28 mai 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Auguste Jaeger et son épouse Marie Jaeger le titre de Juste parmi les Nations.