Dossier n°11384 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Francia Labioz-Lamberlin

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 09/10/1909
Date de décès : 20/01/2005
Profession : Directrice d’une maison d’enfants en Savoie

Louise Labioz-Lamberlin

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 04/12/1904
Date de décès : 13/08/1996
Profession : Directrice d’une maison d’enfants en Savoie
    Localisation Ville : Trévignin (73100)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Les soeurs Louise et Francia Labioz-Lamberlin tenaient une maison d’enfants appelée « Clairfleurie » dans le village de Trévignin, à quelques kilomètres d’Aix-les-Bains en Savoie. Pendant la guerre, près de quarante enfants ont vécu dans cette maison d’enfants. La moitié d’entre eux étaient juifs. Parmi eux, il y avait Julien et Henri Fiks.

    La famille Fiks, Sjajza Mayer et sa femme Rebeka avaient émigré de Pologne en Allemagne, où Julien est né en 1931. En 1933, devant la montée du nazisme, les Fiks décident de fuir vers la France où ils s’installent et prospèrent jusqu’à l’hiver 1940-1941. Henri naît en France en 1938. Sjajza Mayer Fiks décède de maladie en décembre 1940. Restée veuve, Rebeka envoie tout d’abord les deux enfants en Gironde mais elle retourne les chercher en juin 1941. Elle parvient à passer en zone libre et arrive à Nice avec ses enfants.

    Durant l’été 1943, redoutant l’arrivée des Allemands, Madame Fiks décide d’envoyer ses fils dans une maison d’enfants à Clairfleurie, à Trévignin en Savoie, dont les deux directrices acceptent des enfants juifs. Elles s’occupent formidablement bien des enfants et les protègent efficacement lors des incursions allemandes. Pendant leur séjour à Trévignin, Julien a une grave infection des yeux et Francia l’emmène à Lyon pendant quelques semaines pour le faire soigner par un spécialiste en utilisant des faux papiers d’identité. Louise et Francia Labioz-Lamberlin ne demandent aucune compensation financière pour la charge d’Henri et de Julien car elles savent que leur mère n’a pas les moyens suffisants. En avril 1945, Madame Fiks vient reprendre ses garçons.

    Louise et Francia Labioz-Lamberlin ont également pris soin de Jean-Claude Burstein né en 1932. Joseph et Germaine Burstein avaient fui le nord de la France et s’étaient installés à Lyon chez de la famille. Lors de l’invasion allemande de la zone libre en novembre 1942, Joseph s’était réfugié en Suisse et Germaine avait rejoint la Résistance. Jean-Claude qui était resté chez sa grand-mère avait alors été envoyé à Trévignin.

    Quatre enfants Klapisch, Robert né en 1932, Liliane née en 1933, Marcel né en 1938 et Fernand né en 1940, sont également restés à Clairfleurie. Leurs parents émigrés de Pologne s’étaient installés en région parisienne avant la seconde guerre mondiale. Après l’instauration des lois antijuives, la famille Klapisch avait traversé la ligne de démarcation et était arrivée à Aix-les-Bains, alors sous occupation italienne. Ayant réussi à se procurer des faux papiers sous l’identité « Clapier », les Klapisch confièrent leurs enfants aux sœurs Francia et Louise Labioz-Lamberlin. Quand la zone fut libérée, les parents reprirent leurs enfants.

    D’autres enfants trouvèrent aussi refuge à Clairfleurie : Ossia Sklarowich, Stella Horowitz, Pierre Zalman.

    A Clairfleurie, tous les enfants assistaient à la messe mais aucun enfant juif ne dut se convertir au catholicisme. A plusieurs reprises, les soldats allemands firent des descentes dans la maison d’enfants, une fois sur dénonciation d’un villageois. Mais Francia et Louise avaient entraîné les plus jeunes enfants à se cacher sous leurs lits dans le grenier. Les aînés apprirent à répondre courageusement à des questions ce qui évita qu’aucun enfant ne soit emmené. Les deux sœurs Labioz-Lamberlin s’occupaient des enfants avec beaucoup d’affection et entretenaient une atmosphère familiale. Grâce à certains villageois, les repas étaient plus copieux et les sœurs purent obtenir des faux papiers.

    Le 7 Octobre 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louise et Francia Labioz-Lamberlin, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En 1933, la famille FIKS, composée du père, Sjajza, la mère Rebeka et les deux enfants : Julien (né en 1931) et Henri (né rn 38) a fui le nazisme et l’Allemagne, où ils habitaient pour se réfugier en France. C’est là que naît Henri.

    Au début de l’occupation, le père décède de maladie. Restée veuve, la mère envoie tout d’abord les deux enfants en Gironde mais elle retourne les chercher en juin 41. Elle parvient à passer en zone libre et arrive à Nice avec ses enfants.

    Durant l’été 43, redoutant l’arrivée des Allemands, Mme FIKS décide d’envoyer ses fils dans une maison d’enfants à Clairfleurie, à Trévignin –Savoie), dont les deux directrice acceptent des enfants juifs (sur une quarantaine d’enfants, il y a une vingtaine de petits juifs). Elles s’occupent formidablement bien de tous et elle les protège efficacement lors des incursions allemandes.

    Elles ne demandent aucune compensation financière pour la charge d’Henri et de Julien car elles savent que leur mère n’a pas les moyens suffisants. En revanche, Mme FIKS s’efforcera de les dédommager après la guerre.

     




    Mis à jour il y a 10 mois.