Dossier n°11417 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne (Chamayou) Marceillac

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 18/12/1905
Date de décès : 19/01/1999
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jeanne Marceillac habitait à Toulouse dans la Haute-Garonne avec ses filles, Jeanne Paule (dite Paulette) et Ginette. Un jour de fin 1942, Paulette demanda à sa mère de cacher chez eux un petit garçon juif âgé de six ans, Charles Cynamon. Les parents de Charles, Nathan et Chana, étaient arrivés de Pologne en 1932 et s’étaient installés à Paris. Nathan quitta Paris fin 1940 et trouva du travail à Toulouse. Chana et Charles le rejoignirent en avril 1941. Leur fils Marcel naquit en août 1942.

    Le neveu de Chana, Achille Szpilfogiel, âgé de dix-huit ans vint vivre avec les Cynamon à Toulouse, après que sa famille ait été arrêtée lors de la grande rafle de juillet 1942 à Paris. Achille, qui avait une fausse carte d’identité sous le nom d’Alfred Laurent, était connu dans la Résistance sous le nom de « Freddy”. Il rencontra Paulette Marceillac âgée de seize ans à Toulouse et ils devinrent amis. Quand les rumeurs de rafles se précisèrent, il demanda à Paulette de cacher Charles Cynamon pour quelques nuits chez elle. Paulette demanda l’autorisation à sa mère et à sa soeur Ginette âgée de quatorze ans qui acceptèrent immédiatement. Quand la menace diminua, Charles retourna dans sa famille mais fut caché à plusieurs reprises chez Jeanne Marceillac jusqu’à fin 1943, où il fut emmené dans une autre cachette.

    En juillet 1943, Achille fut arrêté par la police française pour possession de faux papiers et fut emprisonné pendant trois mois à Toulouse. Un juge le condamna à être envoyé dans le camp de Noé, dans les environs de Toulouse. Pendant sa détention, Paulette lui rendait visite régulièrement. Achille s’échappa du camp avec l’aide d’un camarade le 29 décembre 1943 et s’enfuit au domicile des Marceillac où il se cacha dans le grenier. Quelques heures plus tard, les policiers firent une descente dans l’appartement des Marceillac mais repartirent bredouilles. Ils connaissaient l’adresse car elle figurait sur la carte d’identité de Paulette, qui devait la déposer à chaque fois qu’elle allait voir Achille en prison. Le lendemain, Achille quitta Toulouse et rejoignit un groupe de résistance juif. Achille et Paulette se marièrent en 1946.

    Le 24 septembre 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Jeanne Marceillac, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie



    Mis à jour il y a 10 mois.