Dossier n°11427 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Clémence (Lenoir) Munier

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 12/06/1880
Date de décès : 13/03/1963
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Avrolles Saint-Florentin (89600)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Léon GOLDBERGER est né à Paris le 23 mars 1933. Ses parents, Markus et Sarah, sont originaires de Pologne. Ils émigrent en France dans les années 30, s’y rencontrent et s’y marient. Jusqu’en 1940 ils vivent dans le 3ième arrondissement. Le père est ouvrier chapelier, la mère ouvrière boutonniériste. Markus est engagé dans l’armée française puis démobilisé. Par miracle, la famille échappe aux rafles de juillet 42. Les parents décident de quitter Paris. Ils envoient leur fils âgé de 9 ans en province, dans l’Yonne, à Avrolles, chez Clémence Munier. Eux-mêmes se réfugient à Objat, en Corrèze, d’où le père rejoint la résistance jusqu’à la Libération.

    Pendant deux ans, ils sont dans l’impossibilité d’envoyer le montant de la pension à Mme Munier, qui élève et chérit Léon comme son propre enfant. Il l’appelle d’ailleurs Tante Clémence. Deux autres enfants juifs sont aussi accueillis dans ce petit village qui compte 400 habitants à l’époque.

    Léon arrive à Avrolles avec ses vrais papiers. Le maire, Michel JAZAT, accepte de l’inscrire à l’école à la rentrée 42. Le curé, l’abbé AUCLAIR, le prend également en charge. Les parents de Léon l’avaient fait baptiser avant son départ en province pour sa sécurité. L’institutrice, Mademoiselle Mauricette Perrier est aussi mise dans la confidence. Tous ont décidé de sauver ce petit garçon malgré les risques encourus et Clémence qui était déjà à la retraite s’est occupé de lui avec bienveillance et tendresse. Le village ne subissait pas alors de garnison allemande, mais un peloton y a séjourné au printemps 44. L’officier logeait d’ailleurs au sein même de l’école.

    Clémence avait 4 sœurs qui habitaient toutes le village Léon les appelait Tante. Il vivait comme un petit garçon de la campagne. Il va rester à Avrolles jusqu’à la Libération.

    Après la guerre, sa mère est venue le chercher mais Léon n’a jamais oublié sa bienfaitrice chez qui il passait régulièrement des vacances jusqu’à l’âge de 15 ans.

    Le 23 septembre 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Clémence Munier, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – Le Tignet du 04/05/2011
    Invitation cérémonie Munier



    Mis à jour il y a 1 mois.