Dossier n°11455 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2008

Léon Dubois

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 09/05/1890
Date de décès : 26/01/1948
Profession : Cultivateur

Claire Dubois Candegabe

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 12/06/1898
Date de décès : 15/12/1986
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Bosdarros (64290)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Chil Mohr et sa femme Lieba, originaires de Galicie en Pologne s’installèrent à Lille dans le Nord en France au début des années 1920. Leur fils unique Léo est né à Lille en 1932.

    Quand la guerre éclata, la famille s’enfuit et revint après la capitulation de la France. En août 1942, Chil décida de passer en zone “libre” avec sa famille. Avec de faux papiers d’identité, ils arrivèrent à Gan, près de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques où ils s’installèrent. Léo alla à l’école jusqu’à ce que le sud soit occupé. Le danger d’arrestation d’enfants juifs se fit menaçant et Lieba décida qu’il était temps de trouver une cachette sûre pour Léo.

    Début 1943, Lieba se rendit dans une ferme à Bosdarros dans les Pyrénées-Atlantiques où elle achetait le lait et les oeufs. La ferme était tenue par Léon et Claire Dubois. Lieba demanda à Claire de prendre Léo chez elle et de le protéger. A ce moment-là les Dubois habitaient avec le père de claire et trois de leurs six enfants. Claire accepta immédiatement de l’aider. Devant l’angoisse de Lieba de ne pas revenir, Claire dit simplement : « J’ai déjà élevé six enfants ». Léo fut accuilli avec des beignets. Comme il ne pouvait pas aller à l’école, il aidait à la ferme et gardait les vaches.

    Léo se sentit rapidement comme faisant partie de la famille. Léon Dubois l’emmenait partout avec lui et lui apprenait les métiers de la ferme. Bien plus tard, Léo se souvenait des Dubois comme une famille paisible et amicale, d’un temps où il ne manquait de rien et jouait avec les enfants des Dubois. Parfois sa mère venait le voir, lui donnant des nouvelles de son père et de leur famille. Bien que Léo ne se sente pas directement menacé, les risques pris par les Dubois étaient grands en l‘hébergeant. Les trois autres enfants étaient prisonniers de guerre en Allemagne et tout le voisinage savait que les Dubois cachaient un enfant juif.

    Un jour, la soeur de Léon qui travaillait à la mairie vint le prévenir que tout le monde savait qu’il cachait des Juifs et qu’on viendrait brûler sa ferme et le fusiller. Cette nuit-là, Claire emmena les enfants chez les voisins mais Léon insista pour rester à la ferme.

    Les Dubois cachèrent Léo jusqu’à la Libération en septembre 1944 sans compensation financière. Après la guerre, les Mohr furent réunis et retournèrent à Lille. Le contact entre les deux familles fut maintenu pendant des années, bien que Léo n’aie pas revu Léon et Claire.

    Le 27 octobre 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Léon Dubois et à son épouse Madame Claire Dubois.

    Documents annexes

    Article de presse - La voix du Nord du 25/06/2010Article de presse – La voix du Nord du 25/06/2010
    10 février 2016 10:11:48

    Articles annexes