Dossier n°11505
- Juste(s)
Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)
Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.
Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem
Les Justes
Année de nomination : 2009Auguste Fauque
Année de nomination : 2009
Date de naissance : 14/03/1902
Date de décès : 18/12/2000
Profession : fermier
Marie-Louise (Rondeau) Fauque
Année de nomination : 2009
Date de naissance : 26/10/1906
Date de décès : 20/07/1994
Profession : fermière
Localisation Ville : Ernée (53500)
Département : Mayenne
Région : Pays-de-la-Loire homeNissim Fresco et sa femme Eugénie, originaires de Turquie, habitaient à Paris avec leurs trois enfants, Raphaël, Annette et Salomon. Annette était mariée avec Victor Namer et leur fils Jacques était né en 1938. Raphaël était marié avec Solange Niego et ils avaient une fille Jenny née en 1939.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclata en 1939, toute la famille Fresco habitait dans les Ardennes, près de la frontière belge, où ils avaient un magasin de tricot. Ils décidèrent de s’éloigner de la frontière et dans deux voitures se dirigèrent vers le sud, traversèrent la France et s’installèrent à Laval dans la Mayenne, dans une région sous occupation allemande. L’été 1942, toute la famille fut arrêtée et envoyée dans le camp de transit de Mulsanne d’où ils furent relâchés une semaine plus tard car les Juifs avec la citoyenneté turque n’étaient pas encore déportés. La famille se réinstalla à Laval.
A l’automne 1943, Raphaël apprit que les Allemands raflaient désormais les Juifs turcs. Il décida qu’il était temps de se cacher, et par son fils Salomon, contacta Pierre Le Donné, un garagiste du village d’Ernée, à trente kilomètres de Laval, qui était dans la Résistance. En 48 heures, Monsieur Le Donné trouva des cachettes pour tous les membres de la famille. Jenny, ses parents, Solange et Raphaël et les grands-parents, Nissim et Eugénie Fresco, ainsi que la mère de Solange, Jeannette Niego, s’installèrent dans un bâtiment dans une ferme tenue par Monsieur Auguste Fauque et sa femme Marie-Louise avec leurs deux filles. Au rez-de-chaussée il y avait un minuscule appartement avec un grenier à foin accessible par une échelle, où les réfugiés juifs se cachaient au moindre signe de danger.
Au début, Salomon Fresco, sa sœur Annette Namer et son fils Jacques étaient cachés dans une ferme appartenant à Michel et Françoise Rousseau, parents de six enfants. Michel était tellement investi dans la Résistance que sa maison servait de quartier général pour le réseau Le Donné. En décembre 1943, quand ces activités menaçaient d’exposer les Juifs cachés dans leur ferme, les Fauque acceptèrent les trois autres membres de la famille Fresco qui resta chez eux jusqu’à la Libération en août 1944.
Les Fresco reçurent de la nourriture et tout ce dont ils avaient besoin durant leur séjour à la ferme. Après la guerre, les Fresco retournèrent dans les Ardennes. Ils gardèrent des liens d’amitié étroits avec les familles de leurs sauveurs pendant de nombreuses années.
Le 25 janvier 2009, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Auguste Fauque et à son épouse Madame Marie-Louise Fauque.