Dossier n°11531 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2009

Michel Martiré

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 04/04/1906
Date de décès : 20/02/1988
Profession : secrétaire de mairie
    Localisation Ville : Toucy (89130)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Michel Martiré
    Henri Resnick et sa femme Anna-Bella étaient des émigrés polonais naturalisés français en 1922. Leur fille Marguerite était née en 1908 et Yvette en 1919.

    En juillet 1942, la chasse aux Juifs commença à Nancy. Henri et Anna-Bella refusèrent de quitter leur maison, mais Marguerite, son mari Sam Spiegel, leur fils Jean-Maurice et Yvette s’enfuirent et passèrent la ligne de démarcation après un certain nombre de tentatives infructueuses. Ils s’installèrent à Pallauau-sur-Indre dans l’Indre, à quelque quarante kilomètres au nord-ouest de la capitale régionale, Châteauroux. Ils louèrent un appartement chez une femme qui croyait qu’ils étaient des « évacués » de Lorraine.

    En avril 1943, un policier local et une postière prévinrent la famille que le chef de la police, Monsieur Givelet, s’était renseigné auprès de l’administration de Nancy pour savoir qui ils étaient et qu’ils couraient le risque d’être arrêtés. Yvette se précipita chez le commissaire de police qui lui dit brutalement de quitter les lieux dans les quarante huit heures. Un ami de son beau-frère Ernest Petit, la mena chez Pierre André, gendarme à Toucy dans l’Yonne, qui accepta de trouver un hébergement pour la famille. Pierre André, membre de la Résistance locale, les installa dans une baraque vide au fond des bois près d’un hameau voisin et parla de la famille à un ami proche, le secrétaire de la mairie, Michel Martiré. Pierre André et Michel Martiré s’occupèrent du bien-être et de la sécurité de la famille juive, y compris en donnant de fausses informations aux autorités.

    Une fois de plus, Yvette essaya de persuader ses parents de les rejoindre, mais ils refusèrent de quitter leur maison. Anna-Bella fut arrêtée en août 1943, déportée et assassinée à Auschwitz. Henri fut caché par un ancien employé du cimetière voisin. Il arriva à Toucy deux jours plus tard et Pierre André le prit en charge pour l’amener chez ses filles.

    En décembre 1943, la menace de dénonciation prit de l’ampleur et Michel Martiré déménagea les Resnick-Spiegel dans une ferme isolée à Champignelles. Il leur fournit des faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation et s’assura que leurs noms ne figuraient pas sur les registres locaux. Les cinq refugiés juifs restèrent là jusqu’à la Libération de la région.

    Après la guerre, Yvette Resnick resta en contact avec les familles André et Martiré.

    Le 21 janvier 2009, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Pierre André et à Monsieur Michel Martiré.

    Documents annexes

    Article de presse - Bulletin municipal de Toucy janvier 2010 n°80Article de presse – Bulletin municipal de Toucy janvier 2010 n°80
    17 novembre 2014 08:31:47
    Article de presseArticle de presse
    17 novembre 2014 08:30:56

    Articles annexes