Dossier n°11585 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2009

Roger Merten

Année de nomination : 2009
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Suzanne (Merten) Pavy

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 05/08/1892
Date de décès : 02/10/1972
Profession : Gérante d’une entreprise de vêtements
    Localisation Ville : Paris (75002)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Suzanne Merten-Pavy, connue sous le nom de “Madame Suzanne” était mariée mais n’avait pas d’enfant. Elle travaillait dans la fabrique de vêtements de Simon Wajsbrot, les Établissements W. Simon, ouverts dans les années 1920 à Paris. Madame Suzanne était jugée comme fiable et digne de confiance par ses patrons juifs. Quand le gouvernement de Vichy commença à exproprier les Juifs et à confisquer leurs biens, elle proposa de gérer l’affaire afin d’empêcher qu’un gérant inconnu soit nommé par le Commissariat Général aux Affaires juives et ainsi de protéger les intérêts de la famille Wajsbrot.

    Le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel d’Hiv des Juifs à Paris, le neveu de Madame Suzanne, Roger Merten l’appela pour lui demander si elle pouvait cacher les Chwarzchtein, les parents et leurs trois enfants, Pauline, Victor et Odette âgés de 20, 19 et 12 ans dans l’usine qu’elle dirigeait. La nationalité française des Chwarzchtein leur avait été retirée par le gouvernement de Vichy et avec leur statut d’apatride risquaient la déportation. Suzanne n’hésita pas et cacha les Chwarzchtein pendant deux mois jusqu’à ce que Madame Chwarzchtein et ses trois enfants réussissent à fuir vers la zone sud. Elle cacha Monsieur Chwarzchtein pendant encore un an.

    Sonia Wajsbrot avait émigré de Pologne en 1927 et rejoint la société de son oncle Simon. A Paris, elle avait épousé Mendel Fiszel Terkeltaub. En 1941, Mendel fut arrêté et envoyé au camp d’internement de Beaune-la-Rolande. Il fut déporté le 17 juillet 1942 par le convoi N° 6 à Auschwitz où il fut assassiné.

    La veille de sa déportation, Sonia avait été prévenue de la rafle et avait quitté son appartement. Madame Suzanne et son mari Maurice accompagnèrent Sonia en train jusqu’à la ligne de démarcation qu’elle traversa à Chalais en Charente. Plus tard elle rejoignit son frère Kiwa et sa femme qui travaillaient dans la maison d’enfants de l’OSE au château du Masgelier dans la Creuse. Leurs parents Haïm et Sura étaient restés seuls et isolés à Paris et Madame Suzanne prit aussi soin d’eux les hébergeant dans une pièce au fond de l’usine pendant deux ans. Elle donna du travail à Haïm et le paya régulièrement, apparemment sous un faux nom, ce qui permettait à Sura d’acheter de la nourriture chez l’épicier le plus proche. Celui-ci garda secrète leur pésence. Madame Suzanne aida aussi la belle-famille de Kiwa, les Pludermacher, à traverser la guerre.

    Le 3 mai 2009, l’Institut Yad Vashem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Madame Suzanne Merten-Pavy et à son mari Monsieur Roger Merten.

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article