Dossier n°11617 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2009

Albert Rozier

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 27/11/1898
Date de décès : 29/04/1952
Profession : Directeur d’une école publique

Marie-Louise (Laporte) Rozier

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 14/01/1895
Date de décès : 26/08/1950
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Courpière (63120)
    Département : Puy-de-Dôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Albert Rozier
    Albert et Marie-Louise Rozier habitaient à Courpière dans le département du Puy de Dôme, où Albert dirigeait un pensionnat et où Marie-Louise enseignait. Pendant la guerre, leur institution hébergea et cacha plusieurs enfants juifs, quelquefois à la charge du couple, car toutes les familles n’avaient pas les moyens de payer la pension pour leurs enfants.

    Deux de ces enfants juifs étaient les frères Michel et Maurice Adler. Michel était né en 1927 et Maurice en 1936. La famille Adler, originaire de Pologne était arrivée en France en 1931 et s’était installée à Paris. En 1942, Bencjon Adler essaya de passer seul la ligne de démarcation, croyant que les Allemands n’arrêtaient pas à cette période les femmes et les enfants. Il fut arrêté, transféré au camp d’internement de Pithiviers puis à Drancy, et plus tard déporté à Auschwitz, où il fut assassiné.

    Restée seule avec ses deux enfants, Malka Adler évita de justesse d’être arrêtée le jour de la rafle du « Vel d’Hiv » le 16 juillet 1942. Le lendemain matin, elle trouva des scellés sur la porte de l’appartement. Elle emmena ses deux jeunes fils dans un petit hôtel où ils restèrent pendant près d’une semaine. Mais comme ils portaient l’étoile juive, ils durent trouver une cachette plus sûre. Un ami les aida à rejoindre Clermont-Ferrand, où Malka trouva un endroit pour se cacher et ses enfants furent acceptés dans le pensionnat des Rozier. Michel et Maurice avaient de fausses identités, mais Albert et Marie-Louise savaient qui ils étaient en réalité. En fait, il y avait plusieurs enfants juifs cachés dans l’école mais pour leur propre sécurité ils ignoraient qui étaient les autres.

    Albert prit soin des enfants comme s’ils étaient les siens, se mettant souvent en danger pour les protéger et leur éviter d’être déportés. Pendant les vacances scolaires, il trouvait des cachettes sûres pour les enfants chez des fermiers de la région, y compris pour le petit Maurice. Michel se promenait lorsqu’il n’avait pas de cours à l’école et rendait souvent visite à sa mère. Malheureusement, durant une de ses visites, ils furent arrêtés et envoyés à Auschwitz. Michel réussit à sauter du train et retrouva son chemin jusque chez les Rozier. Sa mère ne revint jamais.

    Un autre enfant sauvé par les Rozier était Jacques Dancyger né en 1927, également originaire de Pologne. Jacques s’enfuit à Courpière avec sa mère et son jeune frère Daniel après l’arrestation de son père en 1941. Les deux frères restèrent dans l’école des Rozier. Un jour de 1943, la Gestapo vint chercher Jacques. Pendant que Marie-Louise retardait les Allemands, Albert emmena le garçon par le toit jusqu’aux champs qui s’étendaient derrière l’école et lui dit de rester là. Quand le danger fut passé, Albert revint le chercher.

    Les survivants racontèrent plus tard combien Albert et Marie-Louise Rozier avaient pris de grands risques pour les sauver, mais avaient agi ainsi avec un profond sens humaniste.

    Le 14 juin 2009, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Albert Rozier et à son épouse Madame Marie-Louise Rozier.

    Documents annexes

    Article de presse - La Gazette du 10/05/2018Article de presse – La Gazette du 10/05/2018
    31 mai 2018 13:51:12

    Articles annexes