Dossier n°11622 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2009

Jean Desplan

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 03/05/1895
Date de décès : //
Profession : Négociant en matières précieuses

Marie Desplan Redonnet

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 07/04/1895
Date de décès : //
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Melles (31440)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jean & Marie DESPLAN et Hélène Schwartz
    Hélène naquit le 7 août 1938 au Havre, dans une famille juive composée de ses parents Madeleine et Henri SCHWARTZ et de ses grands-parents maternels Yankel et Anna CHOURIN, qui, fuyant les pogroms tsaristes, étaient arrivés de Russie au début du vingtième siècle,

    Mobilisé en 1939, puis fait prisonnier en 1940, Henri SCHWARTZ  qui avait la chance d’être blond aux yeux bleus et de porter un nom très courant en Alsace  se fit passer comme non juif et survécut jusqu’à la Libération dans un stalag de Westphalie, ce qui lui sauva sans doute la vie.

    Pendant la première partie de l’occupation allemande, Madeleine SCHWARTZ,  en tant que « femme de prisonnier de guerre », se pensa  protégée avec sa fille par la convention de Genève tandis que son père, Yankel CHOURIN, se soumettant aux obligations imposées par l’occupant, s’inscrivait avec sa famille, sur les listes de recensement des juifs

    A la fin de 1943, quand  rafles et déportations redoublèrent d’intensité sur tout le territoire,  Madeleine SCHWARTZ, partit se réfugier avec sa fille en direction du sud. Elle s’arrêta à Montreuil- sous- Bois, le temps que son frère Boris CHOURIN, engagé dans les réseaux de Résistance du Sud-ouest, la mette en contact avec une famille de Melles, petit village des Pyrénées situé à la frontière espagnole,  dans le département de la Haute-Garonne,

    C’est le 11 mai 1944, qu’Hélène quitta sa mère. Dans le  dossier de demande d’attribution de la Médaille des Justes qu’elle a déposé à YAD VASHEM en faveur de ses sauveurs, elle a commenté d’une façon particulièrement émouvante une photo prise le jour de son départ, quand Fernande, une courageuse accompagnatrice d’enfants juifs était venue la chercher pour la convoyer jusqu’à Toulouse

    « J’ai cinq ans. Je me trouve entre Maman et toi, Fernande. Une chose que je n’avais pas remarquée : Maman est accoudée, le bras droit sur sa chaise et le bras gauche sur le piano qui est derrière nous. Mais toi Fernande, tu as passé ton bras autour de mes épaules et tu me tiens la main. Tu m’as déjà adoptée : on pourrait penser que c’est toi ma Maman. Je ne te connais pas. Tu es venue je ne sais d’où….. Fernande, je t’ai aimée tout de suite. Tu ressembles un peu à Maman. Je vivais en symbiose avec elle ; ce fut un déchirement de la quitter, mais avec toi ce fut plus facile. Je te remercie de m’avoir protégée. »

    L’enfant s’était accrochée à cette mère de substitution mais à Toulouse elle eut la tristesse de se séparer d’elle pour suivre  Jeanne,  une autre accompagnatrice, très attentionnée elle aussi,   qui  la mena jusqu’au terme de son voyage où l’attendait un couple de cultivateurs : Marie et Jean DESPLAN.

    Nouvelle séparation et dépaysement total pour la jeune citadine, plongée soudainement dans la rudesse de la montagne, mais tendrement réchauffée par un entourage au cœur généreux qui ne savait que faire pour apprivoiser la petite  déracinée afin de calmer ses craintes et son chagrin. Peu à peu les larmes se tarirent : « L’amour sèche les larmes, écrivait encore Hélène. Marie et Jean, vous avez été pour moi une Maman et un Papa. Rien n’était trop beau ni trop bon pour moi. Aux côtés de votre fils Paul,  qui avait alors 17 ans, vous m’avez considérée comme la petite fille que vous auriez aimé avoir. Auprès de vous, j’ai oublié la guerre».

    A la libération, Hélène connut l’émotion inoubliable de retrouver son père venu la chercher dès son retour de captivité et la tristesse de s’arracher une nouvelle fois à ceux sur qui elle avait reporté ses amours d’enfant.

    Elle est heureuse que YAD VASHEM lui ait permis de perpétuer la mémoire de Marie et Jean DESPLAN  en  remettant à titre posthume la Médaille des Justes à ceux qui, disparus aujourd’hui,  sont toujours profondément ancrés dans son cœur.

    Le 29 Novembre 2009, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jean Desplan et son épouse Marie.

     

    Documents annexes

    Article de presse-La Gazette 03/08/2011Article de presse-La Gazette 03/08/2011
    13 août 2013 15:29:54
    Article de presse-La Dépêche du midi 08/08/2011Article de presse-La Dépêche du midi 08/08/2011
    13 août 2013 15:28:51
    Article de presse-La dépêche du midi du 24/07/2011Article de presse-La dépêche du midi du 24/07/2011
    13 août 2013 15:28:08
    Invitation  cérémonie DesplanInvitation cérémonie Desplan
    13 août 2013 15:25:42

    Articles annexes

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