Dossier n°11629 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

René Deguay

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 01/11/1894
Date de décès : 04/11/1946
Profession : Instituteur, secrétaire de mairie

Odette (Beiller) Deguay

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 13/09/1895
Date de décès : 27/11/1964
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Mécringes (51210)
    Département : Marne
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Les parents de Jacques, Icek Grojzdyk et Dwojra Wald sont nés en 1911 à Monsk Mazomiecki (Pologne). Ils sont naturalisés Français en 1936. Le père est tailleur dans leur appartement du  IIIème arrondissement de Paris. Ils ont 3 enfants Jacques né en 1935, Jeannette née en 1939 et René né en 1940. Le père est mobilisé tandis que le reste de la famille se rend dans le Loir et Cher. Après l’armistice, tous regagnent Paris.

    Quand les rafles commencent, la famille se réfugie à Villepinte (93) dans une grange située sur un terrain leur appartenant.

    M. Grojzdyk connaît M. Worona qui par l’intermédiaire d’une association a placé les deux enfants chez M. & Mme Deguay. Ce dernier est instituteur et secrétaire de mairie à Mécringes (marne). C’est un homme connu et respecté qui en 1945 sera décoré de la Croix de Guerre avec Etoile d’ Argent pour son activité dans les FFI. Les Deguay n’ont pas d’enfant, et hébergent déjà Eveline Worona 6 ans et son frère Fernand 8 ans. Les enfants sont bien nourris, parfaitement éduqués par ceux qu’ils appellent papa René et maman Odette.

    Pour le voisinage, ils passent pour des petits réfugiés parisiens d’origine polonaise ; Ils gardent leur nom et pour éviter les commérages, ils vont au catéchisme et à l’église le dimanche.

    Renée Grojzdyk épouse Jacobi se souvient avoir été considérée comme l’enfant des Deguay.

    Eveline Worona témoigne :

    Ses parents, Janckel Worona né en 1908 en Roumanie, Zelda Zylberszporn née en 1911 à Varsovie ont eu 5 enfants Samuel né en 1934, Eveline née en 1939, Fanny en 1942, Denise en 1944 et Micheline en 1946. Ils seront naturalisés français en 1947. Le père confectionne des chemises, la mère est couturière. Ils habitent dans le XIème arrondissement de Paris. Eveline se souvient des descentes de la gestapo, des arrestations, de sa peur. Ses oncles, ses tantes ses cousins et cousines ont tous étaient déportés.

    M. Worona avait obtenu par une association l’adresse de M. & Mme Deguay et a accompagné sa fille chez eux, puis plus tard son fils Fernand tandis que les autres membres de la famille  se cachent à Montmirail et vivent dans une seule pièce. Monsieur Deguay est instituteur d’une classe unique de 54 élèves, Eveline apprend à lire, à écrire et à respecter certaines valeurs telles que la justice et l’humanité.

    Le 8 Juillet 2009 Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Deguay René et son épouse Odette, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Deguay

     




    Mis à jour il y a 9 mois.