Dossier n°11647 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Gilbert Debroux

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 22/01/1930
Date de décès : //
Profession : Collégien

Sylvie (Gallet) Debroux

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 30/01/1906
Date de décès : 21/11/1976
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Albens (73410)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Joseph Goldenberg né en 1887, sa femme Betty née en 1888, et leurs filles Germaine née en 1914 et Charlotte née en 1915 étaient arrivés en France venant de Roumanie après la Première Guerre mondiale et s’étaient installés à Paris. Charlotte épousa Rodolphe Goldenberg et Germaine épousa Jacques Bernstein. Leur fille Monique naquit en 1935 à Paris.

    Quand la guerre se déclencha, Rodolphe s’engagea dans l’armée française et fut fait prisonnier par les Allemands. Il réussit à s’échapper et retourna chez lui. Début 1942, la famille Goldenberg quitta Paris pour aller à Marseille, en zone libre à l’époque. Quand les Allemands l’envahirent en novembre 1942, la vie devint plus dangereuse pour les Juifs et les Goldenberg déménagèrent à Aix-les-Bains en Savoie où ils louèrent des chambres. Rodolphe et Charlotte firent connaissance de leurs voisins, la famille Gallet. Madame Gallet avait une grande famille dans les villages voisins. Elle envoyait Rodolphe une fois par semaine chercher des produits à la ferme chez sa soeur Sylvie Debroux, dans le village de Dressy.

    Début 1943, un gendarme prévint Madame Gallet que les Allemands avaient l’intention d’arrêter tous les membres de la famille Goldenberg. Juste avant l’arrivée des Allemands, ils se prirent ce qu’ils purent et s’enfuirent précipitamment chez Sylvie Debroux. Elle les accueillit et leur suggéra de se rendre à Aix-les Bains. Elle savait que près de son lieu de naissance à Pringy, un petit village dans les montagnes, il y avait une bâtisse abandonnée où la famille pourrait trouver refuge. Son mari était malade et ne pouvait les y emmener, mais leur fils Gilbert âgé de treize ans, qui rendait souvent visite à ses grands-parents connaissait bien le chemin avait proposé de les accompagner. Avec l’aide de Gilbert, les réfugiés voyagèrent sans encombre dans les chemins de montagne. Quelques semaines plus tard, leurs proches voisins, les Bessine leur dirent qu’il y avait une ferme à louer dans leur village. La ferme était située sur une crête où on pouvait voir toute personne qui approchait, et c’était en bordure de forêt où la famille pourrait se cacher en cas de danger. Sept familles habitaient le village et bien qu’ils sachent que leurs nouveaux voisins étaient des Juifs, ils les aidèrent à s’installer.

    En janvier 1944, Charlotte accoucha à l’hôpital d’un fils prénommé Francis Richard. Grâce à un villageois qui vint avec sa charrette tirée par un cheval de Bessine, la mère et l’enfant purent retourner immédiatement au village après l’accouchement. Quand ils arrivèrent dans le village, c’était rempli d’Allemands et le propriétaire de la charrette cacha la mère et le bébé jusqu’au départ des Allemands.

    Les Goldenberg retournèrent à Paris après la Libération de la France, mais restèrent en contact avec Sylvie et Gilbert Debroux. Quand Rodolphe fut très malade en 1969, il se fit hospitaliser à Aix-les-Bains pour vivre ses derniers moments avec la famille qui lui avait sauvé la vie pendant la guerre.

    Le 19 septembre 2010, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Madame Sylvie Debroux et à son fils Gilbert Debroux.

     

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