Dossier n°11654 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Idelon

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 25/03/1880
Date de décès : 27/01/1955
Profession : fermier

Marie-Louise (Cogne) Idelon

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 16/04/1884
Date de décès : 08/01/1970
Profession : fermière, mère de 3 enfants
    Localisation Ville : Saint-André-en-Royans (38680)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Samuel Smrodyni était né à Varsovie, sa femme Naomi aussi. En 1922, le couple immigre en Palestine mais devant la situation économique difficile s’installe en France quatre ans plus tard pour rejoindre leur famille. Ils ont une fille Judith. De nouveau en 1935 les Smrodyni repartent en Palestine où leur fils naît à Tel-Aviv en 1936. Cependant la santé de Samuel se détériore et l’oblige à retourner à Paris.

    En mail 1941, Samuel reçoit l’ordre de se présenter au commissariat de police pour être envoyé à Pithiviers. Il s’enfuit de la capitale vers la zone libre et s’installe à Pau où il trouve un emploi de menuisier. Sa famille le rejoint en août. En octobre 1942 avec la crainte grandissante d’être arrêté, Samuel cherche un refuge plus sûr pour sa famille. A quelques 135 kilomètres au nord-est de Pau, se trouve la ville de Francescas dans le Lot et Garonne. Samuel et sa famille s’y cachent jusqu’en avril 1943 où un gendarme français le prévient du danger d’une arrestation. La famille se déplace dans un petit appartement dans la banlieue du village de Saint-Romans dans l’Isère qui appartenait au propriétaire d’une usine de menuiserie, où Samuel trouve un travail.

    En septembre 1943, le Maire de Saint-Romans prévient Samuel et lui conseille d’emmener sa famille dans la montagne. Judith grimpe au sommet de la montagne pour apercevoir sa maison à Saint-Romans. En approchant de la forêt, elle rencontre un Monsieur Ageron qui s’occupe d’un troupeau de vaches. Quand elle lui explique la situation de sa famille, Monsieur Ageron lui conseille d’aller chez son fils et sa bru, Marius et Catterina Ageron, des fermiers. Marius et Catterina proposent immédiatement de prendre la famille chez eux dans leur ferme isolée à Saint-André-en-Royans et leur donnent la chambre de leur fille Estelle. Judith Retourne à Saint-Romans pour se cacher avec ses deux enfants chez Joséphine Boucher.

    Samuel et Charles Smrodyni travaillaient dans la ferme des Ageron comme bergers et Naomi aidait Madame Ageron à la ferme et à la cuisine. Durant la journée, les Smrodyni ne quittaient jamais la maison ou les proches environs. Quand des amis ou connaissances venaient en visite, les réfugiés juifs se cachaient dans leur chambre ou dans le grenier à foin. Les Ageron étaient chaleureux et des hôtes prévenants prenant soin de la famille hébergée.

    En mai-juin 1944, les forces allemandes se battaient férocement dans la région contre les Résistants. Cherchant un refuge plus sûr, Samuel quitta la ferme et commence à grimper dans la montagne, où il rencontra Georges Idelon, le fils d’Auguste et Marie-Louis, les fermiers. Georges et son frère Auguste dirigeaient une affaire qui produisait du charbon des arbres qu’ils abattaient. Les frères avaient une cabane en bois rudimentaire dans la forêt dans laquelle ils rangeaient leur matériel. Ils acceptèrent que Samuel, Naomi et Charles s’y cachent. Ils leur apportèrent une table et quelques meubles de leur ferme et chaque jour leurs parents envoyaient de la nourriture.

    Le 27 juillet 1944, les Allemands firent un raid surprise dans la ferme des Idelon (sur dénonciation) et ordonnèrent aux deux frères de sortir. Auguste essaya de s’enfuir mais il fut abattu et mourut des suites de ses blessures. Georges fut pris et torturé, mais il réussit à s’échapper et rejoignit la Résistance. Les Allemands mirent le feu à la ferme.

    Les Smrodyni coururent vers une grotte que Samuel avait découvert en s’occupant des moutons des Ageron. Elle était bien cachée et Judith qui état aussi en grand danger, y rejoignit sa famille. Les Ageron se cachaient dans une grotte près de là et quand ils le pouvaient apportaient de la nourriture aux Smrodyni.

    Le 30 août 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Auguste Idelon et à son épouse Madame Marie-Louise Idelon le titre de Justes parmi les Nations.

    Ferme les Arnaux située en contrebas du plateau de Presles