Dossier n°11690 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2018

Geneviève Crutchelar

Année de nomination : 2018
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Jeanne (Claverie) Crutchelar

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 23/06/1884
Date de décès : 30/08/1976
Profession :

Pierre Lartigue

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 20/01/1874
Date de décès : 17/03/1970
Profession : Agriculteur
    Localisation Ville : Castetnau-Camblong (64190)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marie Geneviève Crutchelar en 1960

    Pierre Barthélémy Lartigue en août 1960

    La famille Szafran est originaire de Pologne. Le père Israël Szafran émigre en France en 1928, la mère en 1930. Les  Szafran ont trois filles, Ginette, Lisa et Madeleine et habitent rue de la Mare à Paris dans le 20ème arrondissement. A la déclaration de la guerre, Israël Szafran s’engage dans la légion étrangère. En 1940, il est fait prisonnier et envoyé en Allemagne où il reste jusqu’à la fin de la guerre. Il est délivré en mai 1945 et revient à Paris en juin 1945.

    En février 1940, Lisa et Madeleine sont naturalisées Françaises. Ginette avait été naturalisée en 1934. De 1940 à 1942, la famille Szafran doit souvent quitter Paris pour se cacher à la campagne pour échapper à la Gestapo ou à la Milice. Quand il devient trop dangereux pour les Juifs de rester à Paris, à la fin de l’été 1942, Madame Szafran décide d’envoyer ses trois filles en sécurité en zone libre. C’est l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) qui a permis aux trois filles Szafran d’être envoyées chez une nourrice dans le petit village de 300 habitants de Castetnau Camblong dans les Pyrénées Atlantiques près de la frontière espagnole.

    Madame Geneviève Crutchelar, âgée de 58 ans en 1942, est nourrice à Castetnau Camblong. Elle est veuve, gagne sa vie en faisant des ménages chez des familles du village.  Elle vit avec Monsieur Pierre Lartigue. C’est elle qui accueille les trois fillettes juives, Ginette, Lisa et Madeleine comme si elles étaient ses propres petites-filles. Les filles les appellent « Mémé » et « Pépé ». La fille de Geneviève, Jeanne Crutchelar, âgée de 34 ans, vit dans la maison rudimentaire constituée d’une grande pièce en bas, au sol de terre battue, avec un lavabo et l’eau courante. Plusieurs chambres se trouvent à l’étage. Madeleine accompagne Geneviève Crutchelar lorsqu’elle part chercher de la nourriture dans les fermes avoisinantes « pour ses trois petites-filles ». Selon les saisons « Pépé » Lartigue ramasse des champignons, des châtaignes ou des pommes dans la forêt ou les champs. La présence des trois fillettes n’éveille pas de soupçons dans le village, mais la menace d’une dénonciation existe. Les fillettes sont scolarisées à Castetnau. Le village se trouve à cinq kilomètres du camp d’internement de Gurs. Geneviève Crutchelar a un grand cœur et aime la justice. Plusieurs fois elle n’a pas hésité à accueillir des Espagnols.

    Madeleine se rappelle qu’à deux reprises des hommes vêtus d’imperméables noirs viennent interroger Madame Crutchelar. Les habitants du village ont dû connaître les origines des fillettes, mais ont gardé le secret.

    En juillet 1945, Israël Szafran vient rechercher ses filles pour les ramener à Paris et c’est avec beaucoup de tristesse qu’elles quittent Geneviève Crutchelar qui les a accueillies, nourries, aimées et sauvées en risquant leurs vies pendant trois ans des conditions très difficiles et dangereuses.

     

    Le 30 mai 2018, Yad Vashem-Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Geneviève Crutchelar, à sa fille Jeanne Crutchelar et à Monsieur Pierre Lartigue.

    Documents annexes

    Article de presse - La Republique des Pyrénées du 30/10/2019Article de presse – La Republique des Pyrénées du 30/10/2019
    3 juillet 2020 11:18:09
    Article de presse - SUD OUEST 2/09/2019Article de presse – SUD OUEST 2/09/2019
    3 juillet 2020 11:17:18
    Article de presse - La Republique des Pyrénées du 30/10/2019Article de presse – La Republique des Pyrénées du 30/10/2019
    27 juin 2020 18:06:08
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    9 novembre 2019 09:59:35

    Articles annexes

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