Dossier n°11692 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Madeleine (Coignoux) Hébras

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 30/03/1910
Date de décès : 27/06/2002
Profession : Modéliste
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Née en 1910, Madeleine HEBRAS, était modéliste rue Faidherbe dans le onzième arrondissement de Paris.  De longue date, elle avait pour amie, Evelyne CYWIE, de quatre ans sa cadette, venue s’installer à Paris en 1936, après avoir passé son enfance à Strasbourg où ses parents et leurs cinq enfants avaient élu domicile à leur arrivée de Pologne en 1916.

    Un jour d’août 1942, poursuivie par les nazis en tant que juive, Evelyne CYWIE devenue Madame KORWILL, enceinte de trois mois, vint  demander refuge à son amie qui lui ouvrit grand sa porte, le temps qu’elle organise, avec son mari et sa maman, son départ pour Grenoble où naquit en février 1943 son fils Guy.

    Seuls, Les parents d’Evelyne n’avaient pas quitté la capitale. Hélas ! Monsieur Schmul ZIWIE, arrêté lors de la rafle du 11 février 1943, fut incarcéré à Drancy, déporté par le convoi 49 le 2 mars 1943 et exterminé à Auschwitz quelques jours plus tard. Madame Jeannette ZIWIE dut son salut à un séjour qu’elle faisait alors à l’hôpital Tenon.

    Apprenant que la police française s’apprêtait à arrêter tous les juifs hospitalisés dans les hôpitaux parisiens, Madeleine HEBRAS, au péril de sa vie, réussit à faire sortir la malade et la cacha chez elle avant de l’accompagner, avec sa fille enceinte, rejoindre ses enfants à Grenoble en passant la ligne de démarcation avec tous les risques que cela comportait.

    « Elle a vécu chez moi dans une clandestinité complète, écrivait Madeleine HEBRAS en 1961. Je la tenais à l’écart de tous les visiteurs et lui défendais même de s’approcher de la fenêtre pour ne pas attirer l’attention des voisins. Je n’ai pas osé faire usage de ses titres d’alimentation et j’ai partagé avec elle le peu de nourriture que l’on m’attribuait. J’essayais de calmer les angoisses et les inquiétudes qu’elle avait pour les siens ».

    A la Libération, quand la famille KORWILL, qui était parvenue à passer en Suisse, fut libérée des camps de travail helvétiques où elle avait été internée après avoir laborieusement franchi la frontière, rentra en France, Evelyne KORWILL ne devait pas seulement à Madeleine HEBRAS sa propre vie mais aussi celle de son mari, celle de son fils Guy et Celle de sa mère

    Le 1 Février 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Madame Madeleine Hebras, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 1 mois.