Dossier n°11718 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2009

André Bouchereau

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 24/12/1898
Date de décès : 14/03/1970
Profession : commerçant (mercerie, bonneterie, confection)

Thérèse Bouchereau Dessèvre

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 04/01/1904
Date de décès : 18/01/1996
Profession : commerçante (mercerie, bonneterie, confection)
    Localisation Ville : Gensac (33390)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Maurice et Thérèse Bouchereau

    Jacques Gerchenzon dirigeait une affaire de textile en gros et avait un magasin à Bordeaux. Il était arrivé en France au début des années 1920 où il avait rencontré sa femme Henrietta émigrée depuis peu. Ils s’étaient mariés en 1930 et leur fille Simone était née en 1932.

    André Bouchereau vivait avec sa femme et leurs deux enfants à Gensac. Il tenait un commerce de mercerie et confection à Gensac en Gironde et il était client des familles Gerchenzon, Rousso et Miller.

    Après la capitulation de la France devant la victoire de l’armée allemande en juin 1940, les Allemands divisèrent la France en deux zones, une placée sous occupation allemande et l’autre sous le régime de Vichy. La zone occupée incluait Paris et comprenait toute les côtes de la Manche et de l’Atlantique. Au même moment, l’Italie envahit aussi la France en occupant une zone dans le sud-est du pays. Une année plus tard, les deux affaires de Jacques Gerchenzon dans Bordeaux occupé furent aryanisées et les Allemands nommèrent un gérant français pour les diriger.

    En 1942, André Bouchereau s’approvisionnait à Limoges. Il était à la terrasse d’un café attendant l’arrivée du car qui le ramènerait à Gensac lorsqu’il fut abordé par Maurice Gerchenzon lui demandant de l’aide pour tous les siens. Maurice et Thérèse Bouchereau réussirent à trouver une grande maison en forme de U, dans laquelle toutes les pièces communiquaient ce qui pouvait faciliter un départ rapide. Dans la nuit, il les conduisit par petits groupes à la maison du lieu-dit Le Juge située à deux kilomètres de Gensac où Thérèse Bouchereau avait amené tout le linge nécessaire. Les Bouchereau avaient également loué pour Maurice et Ida Gerchenzon ainsi que Josette leur fille une deuxième maison dans le village de Gensac. Il y avait également Léon et Irène Rousso, leurs enfants Albert et Maurice, Léon et Sarah Cohen et leurs filles Ida, Henriette et Irène ainsi qu’un ami Léon Miller. Nicole, la fille de Maurice et Ida Gerchenzon naît en 1943. Ils étaient tous arrivés auparavant en gare de La Réole où André Bouchereau les accueillit après avoir loué des voitures. Pour détourner l’attention, les hommes descendirent du train dans lequel ils étaient menottés par un policier qu’ils avaient payé.

    Les familles juives restèrent pendant trois ans dans la maison de Gensac. Les enfants ayant francisé leur nom avaient été inscrits par Thérèse Bouchereau à l’école Saint Joseph, sauf Albert qui était trop jeune. De temps en temps, elle les conduisait aux offices catholiques pour donner le change. Les Bouchereau purent fournir aux femmes des cartes d’alimentation, les hommes étant sensés être repartis. André Bouchereau parcourait la campagne à bicyclette pour assurer le ravitaillement de tous.

    Les Gerchenzon restèrent dans la maison jusqu’à la Libération de la France. Quand ils retournèrent à Bordeaux, Jacques trouva ses deux affaires dans l’état où il les avait laissées grâce au travail de son comptable qui avait continué à les gérer pendant toute la durée de la guerre.

    Après la guerre, les Bouchereau et les Gerchenzon se voyaient régulièrement quand les sauveurs venaient à Bordeaux réapprovisionner leur magasin et les lies d’amitié perdurèrent.

    Le 29 novembre 2009, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur André Bouchereau et à son épouse Madame Thèrèse Bouchereau.

    DE G A D JOSETTE GERCHENZON, MADELEINE BOUCHEREAU, JACQUES RENVERSADE ,SIMONE GERCHENZON,ALBERT ROUSSO

    Documents annexes

    Article de presse de janvier 1998Article de presse de janvier 1998
    13 septembre 2017 09:31:16
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    13 septembre 2017 09:30:36

    Articles annexes

    Aucun autre article