Les Justes
André Bouchereau
Année de nomination : 2009Date de naissance : 24/12/1898
Date de décès : 14/03/1970
Profession : Commerçant (mercerie, bonneterie, confection)
Thérèse Marie (Dessèvre) Bouchereau
Année de nomination : 2009Date de naissance : 04/01/1904
Date de décès : 18/01/1996
Profession : Commerçante (mercerie, bonneterie, confection)
Département : Gironde
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Jacques Gerchenzon dirigeait une affaire de textile en gros et avait un magasin à Bordeaux. Il était arrivé en France au début des années 1920 où il avait rencontré sa femme Henrietta émigrée depuis peu. Ils s’étaient mariés en 1930 et leur fille Simone était née en 1932.
André Bouchereau vivait avec sa femme et leurs deux enfants à Gensac. Il tenait un commerce de mercerie et confection à Gensac en Gironde et il était client des familles Gerchenzon, Rousso et Miller.
Après la capitulation de la France devant la victoire de l’armée allemande en juin 1940, les Allemands divisèrent la France en deux zones, une placée sous occupation allemande et l’autre sous le régime de Vichy. La zone occupée incluait Paris et comprenait toute les côtes de la Manche et de l’Atlantique. Au même moment, l’Italie envahit aussi la France en occupant une zone dans le sud-est du pays. Une année plus tard, les deux affaires de Jacques Gerchenzon dans Bordeaux occupé furent aryanisées et les Allemands nommèrent un gérant français pour les diriger.
En 1942, André Bouchereau s’approvisionnait à Limoges. Il était à la terrasse d’un café attendant l’arrivée du car qui le ramènerait à Gensac lorsqu’il fut abordé par Maurice Gerchenzon lui demandant de l’aide pour tous les siens. Maurice et Thérèse Bouchereau réussirent à trouver une grande maison en forme de U, dans laquelle toutes les pièces communiquaient ce qui pouvait faciliter un départ rapide. Dans la nuit, il les conduisit par petits groupes à la maison du lieu-dit Le Juge située à deux kilomètres de Gensac où Thérèse Bouchereau avait amené tout le linge nécessaire. Les Bouchereau avaient également loué pour Maurice et Ida Gerchenzon ainsi que Josette leur fille une deuxième maison dans le village de Gensac. Il y avait également Léon et Irène Rousso, leurs enfants Albert et Maurice, Léon et Sarah Cohen et leurs filles Ida, Henriette et Irène ainsi qu’un ami Léon Miller. Nicole, la fille de Maurice et Ida Gerchenzon naît en 1943. Ils étaient tous arrivés auparavant en gare de La Réole où André Bouchereau les accueillit après avoir loué des voitures. Pour détourner l’attention, les hommes descendirent du train dans lequel ils étaient menottés par un policier qu’ils avaient payé.
Les familles juives restèrent pendant trois ans dans la maison de Gensac. Les enfants ayant francisé leur nom avaient été inscrits par Thérèse Bouchereau à l’école Saint Joseph, sauf Albert qui était trop jeune. De temps en temps, elle les conduisait aux offices catholiques pour donner le change. Les Bouchereau purent fournir aux femmes des cartes d’alimentation, les hommes étant sensés être repartis. André Bouchereau parcourait la campagne à bicyclette pour assurer le ravitaillement de tous.
Les Gerchenzon restèrent dans la maison jusqu’à la Libération de la France. Quand ils retournèrent à Bordeaux, Jacques trouva ses deux affaires dans l’état où il les avait laissées grâce au travail de son comptable qui avait continué à les gérer pendant toute la durée de la guerre.
Après la guerre, les Bouchereau et les Gerchenzon se voyaient régulièrement quand les sauveurs venaient à Bordeaux réapprovisionner leur magasin et les lies d’amitié perdurèrent.
Le 29 novembre 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Monsieur André Bouchereau et à son épouse Madame Thèrèse Bouchereau, le titre de Justes parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse de janvier 1998 | |
Invitation cérémonie |