Dossier n°11746 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Thomas

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 09/07/1918
Date de décès : 05/07/2018
Profession : Etudiant en médecine
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Pierre Thomas est né le 9 Septembre 1918. Il fit ses études au Lycée de Toulouse de 1927 à1937 puis la médecine à la Faculté de Toulouse.

    Mobilisé en 1939 , il est réformé fin 1939. Il prend parti dès 1940 pour la France Libre ; combattant volontaire de la Résistance, il apporte son aide spontanée aux internés politiques de la prison St Michel de Toulouse et aux étudiants condamnés par le tribunal militaire de Toulouse  il prépare l’évasion de son ami Jean Gaches ).

    Rallié aux Forces Françaises de l’Intérieur, au titre de l’organisation de la Résistance Armée et du Corps-Franc Pommiès, il assure la confection et la livraison de pièces d’identité nouvelles pour des israélites et les réfractaires au Service du Travail Obligatoire, des étrangers et des menacés de déportation qu’il héberge.

    Pierre Thomas dut soigner une affection pulmonaire à Font-Romeu en 1942 ; il  y fit connaissance d’un couple israélite marié le 22 avril 1942, Joseph et Colette Amado.

    Ayant appris les exactions commises le 29 décembre 1942 par la police de Vichy et la Gestapo dans la résidence de la famille Alexandre à Font-Romeu, assorties de menaces d’arrestation dès le 5 janvier 1943, Pierre Thomas obtint que sa famille de Toulouse (sa mère et sa grand’mère ) hébergeât aussitôt la famille Amado, dans sa résidence.

    Il s’occupa personnellement de leur confectionner de faux-papiers, grâce auxquels Mr et Mme Amado purent, avec d’autres complicités, gagner la Suisse fin février 1943 ; un mois plus tard naissait leur fille Iule Amado.

    Le 23 juillet 1943, sur ordre de la Résistance, en représailles  à l’exécution par la Gestapo de Marcel Langer, chef FTP, Boris Frenkel, jeune étudiant israélite, résistant actif à l’occupation, qui faisait partie de la 35ème brigade M.O.I, rattachée au groupe FTP-UJRE, abat en pleine rue Bayard un colonel allemand.

    Le Dr Pierre Thomas assure efficacement sa sauvegarde en l’hébergeant en sécurité dans une mansarde de sa maison, 22 rue Croix-Baragnon.

    Le 25 Août 1943, Boris Frenkel procéda à l’exécution du chef du 2ème bureau de la Milice toulousaine en son domicile, 32 rue Pharaon (Louis Mas). Mais il se fit prendre dans sa fuite. Emprisonné à St Michel, il fut déporté dans les camps, d’où il ne revint pas.

    Convoqué le jour même par la police française qui perquisitionna l’appartement de sa grand’mère, le Dr Pierre Thomas eut la chance, grâce à la complicité d’un commissaire de police résistant et sympathisant de ne pas connaître le même sort que Boris Frenkel.

    En 1943 également, un israélite, Mr Alfred Leder demeurant 34 chemin des Capelles à Toulouse fut arrêté par la police au cours d’un contrôle rue des Filatiers à Toulouse. Il parvint à s’échapper par une traversée d’immeuble et se réfugia chez Mr Pierre Thomas, qui le cacha chez lui, au 22 rue Croix-Baragnon pendant quelques semaines.

    Celui-ci organisa son départ, lui prêtant un vélo et une somme d’argent lui permettant d’atteindre à Grenoble un refuge préparé et sûr.

    Pierre Thomas passa sa thèse de médecine en 1962 ; il devint médecin-navigant au service des câbles sous-marins. Il fut médecin bénévole d’action humanitaire à Médecins sans frontières, en mission au Togo en 1975 et au Liban en 1981.

    Marié le 21 décembre 1943 à Lucienne Marie Beylie, étudiante en philosophie. Ils ont 6 enfants.

    Le 1 Août 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Thomas Pierre, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation Hommage aux médecins JustesInvitation Hommage aux médecins Justes
    Article de presse Article de presse
    Discours de Pierre ThomasDiscours de Pierre Thomas
    Article de presse - La Dépêche du 29/11/2011Article de presse – La Dépêche du 29/11/2011

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 11 mois.