Les Justes
Auguste Brochier
Année de nomination : 2010Date de naissance : 18/05/1895
Date de décès : 18/10/1973
Profession : Agriculteur
Clély Alphonsine (Disdier) Brochier
Année de nomination : 2010Date de naissance : 03/12/1898
Date de décès : 25/01/1988
Profession : Agricultrice
Département : Hautes-Alpes
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Michèle Vorms est née à Paris le 23 août 1938. Au moment de la rafle du Vel d’Hiv, son père, Jean, et sa mère,Andrée ont déjà fui Paris et se sont réfugiés à Marseille. Début décembre 1942 la situation à Marseille devient plus dangereuse car les Allemands ont investi la zone. Conseillée par un commissaire de police, la famille quitte la ville en janvier 1943 et se rend à Gap car un cousin germain y est installé. La famille y loue une petite maison à Auguste et Clély Brochier, petits agriculteurs. Cette famille a 6 enfants.
Auguste permet à Jean de cultiver un petit lopin de terre . Après l’arrestation (et la déportation) du cousin et de toute sa famille, les Vorms sont emmenés la nuit par un des fils Brochier. Mais, devant le danger grandissant, les Vorms demandent à Auguste et Clély s’ils accepteraient d’accueillir leur fille car ils ont décidé de ne plus sortir de leur cachette. Ceci est immédiatement accepté. Les Brochier ajoutent qu’en cas de malheur, ils se chargeraient complètement de Michèle. Les parents sortent de leur cachette le 23 août 1944.
Le 7 mars 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Auguste et Clély Brochier, le titre de Justes parmi les Nations.
Le témoignage
Auguste Brochier est né le 18 Mai 1895 à Saint Julien en Champsaur (Hautes-Alpes),Clély Alleman, le 3 Décembre 1898 à Chantausel (Hautes-Alpes).
Auguste fût mobilisé entre 1914 et 1918. Il se maria avec Clély fin 1923. Ils travaillent alors en tant que fermiers dans différents villages de l’Isère et des Hautes-Alpes puis s’installent avec leurs 5 enfants (Claude, Bernard, Marie-Thérèse, Eugène et Cécile) à Charance au début des années 30 où ils louèrent une ferme. Claude y est né. En 1939, Auguste, mobilisable du fait de son âge, fut exempté car il était soutien de famille. La famille Vorms (la « petite Michèle » et ses parents) ont quitté Paris pour Marseille avant la rafle du Vel-d’Hiv. En janvier 1943, prévenu par un gendarme d’une rafle prochaine à Marseille, ils se sont réfugiés à Gap où habitait un cousin. Après quelques jours à l’hôtel, ils louèrent la maison attenante à la ferme de Charance faisant ainsi la connaissance de la famille Brochier*. Michèle Vorms, 5 ans, trouva en Claude Brochier, 8 ans, un compagnon de jeux apprécié. En mars 1944, les cousins des Vorms habitant à Gap furent arrêtés et déportés à Auschwitz. Devant la menace de plus en plus pesante, les Vorms quittèrent la maison et Bernard, l’aîné de la famille Brochier, les emmena de nuit dans un lieu à ce jour encore inconnu. Ils quittèrent cette cachette précipitamment quand Michèle demanda un matin au facteur s’il avait du courrier pour les Vorms. Ils revinrent se cacher à la maison de Charance et confièrent Michèle aux parents Brochier, qui accueillirent la petite fille en disant : « nous avons 6 enfants, nous en aurons 7 ».
Michèle habitat désormais chez les Brochier*, dormant avec Claude dans la chambre d’Auguste* et Clély, appelant Auguste* « Mon papanou » et sautait sur ses genoux lors de visite des Allemands. Un homme nommé Michel, gestapiste notoire et ancien des camps de jeunesse, qui savait pertinemment que la fratrie Brochier n’était composée que de six enfants, venait jouer avec Michèle mais n’a jamais dénoncé la famille, peut-être par respect pour Auguste. En effet, Auguste était une personne respectée par ses voisins et les habitants des alentours car il avait une honnêteté morale et professionnelle, une prestance et une fierté qui lui donnaient beaucoup d’aura. Après la libération de Gap (en aout 1944), la famille Vorms est restée quelque temps à Charance, jusqu’en novembre 1944, puis ils sont remontés sur Paris. Ils eurent un fils prénommé Bernard en l’honneur de Bernard Brochier. A l’été 1949, les Vorms sont revenus à Charance rendre visite aux Brochier. Andrée Vorms a gardé un contact épistolaire avec Clély, jusqu’à la mort de celle-ci en 1988. Une première démarche a été entamée par Michèle en 1990 pour se rapprocher de la famille Brochier, mais Eugène, qui habitait alors la ferme avait refusé la médaille des Justes arguant que ses parents n’avaient fait que leur devoir sans attendre de contrepartie.
En 2007, Laurence, la fille de Michèle, a réussi à retrouver Claude et a pu avec son accord et celui des membres de sa fratrie toujours en vie entamer les démarches auprès de Yad Vashem.
Documents annexes
Paroles de son arrière petite-fille Mathilde JAUSSAUD | |
Invitation cérémonie Brochier |