Dossier n°11780 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Lamanière

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 29/01/1889
Date de décès : 04/06/1957
Profession : aubergiste

Marthe (Mazuel) Lamanière

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 09/09/1893
Date de décès : 15/03/1980
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Chateauneuf-les-Bains (63390)
    Département : Puy-de-Dôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Marthe et Eugène LAMANIERE 

    En 1942, Mozes et Charlotte Van Bueren s’enfuirent d’Anvers en Belgique vers la France avec leur fils unique Abraham né en 1935. Ils s’installèrent à Nice dans les Alpes Maritimes, pensant qu’être sous l’occupation italienne et pas allemande était un gage de sécurité pour des Juifs.

    En 1943, quand les Allemands envahirent les territoires italiens, les Van Bueren furent arrêtés avec d’autres Juifs ayant franchi la frontière française illégalement. Mozes fut envoyé au camp de Rivesaltes et Charlotte envoyée en prison. Quand elle fut libérée peu après, elle rejoignit avec Abraham son mari qui avait été entre temps placé dans un camp pour étrangers à Châteauneuf les Bains dans le Puy de Dôme. Malheureusement Mozes fut de nouveau arrêté, envoyé à Drancy et de là à Majdanek où il fut assassiné. Restée seule, Charlotte demanda de l’aide à Eugène et Marthe Lamanière.

    Les Lamanière vivaient à Châteauneuf avec leurs deux filles, Ginette et Monique, et tenaient un petit restaurant. Bien que leurs revenus soient à peine suffisants pour eux, ils n’hésitèrent pas à ouvrir leur porte aux Van Bueren. Ils cachèrent Charlotte et Abraham (qu’on appelait Albert pendant la guerre) dans un abri situé au fond de leur jardin. Les conditions étaient très difficiles mais les Lamanière s’assuraient que l’endroit était chaud en hiver et partageaient tous leurs repas avec les refugiés. Albert allait à l’école avec Monique.

    Les Allemands traquaient régulièrement les Juifs dans la région. Les Lamanière furent prévenus par le garde forestier René Maurin qui se révéla plus tard être un important chef de la Résistance, qui bénéficiait aussi de l’aide d’Eugène et Marthe Lamanière. Charlotte and Albert se cachaient alors sous un ballot de paille jusqu’à ce que le danger soit passé.

    Charlotte et Albert Van Bueren restèrent sous la protection des Lamanière jusqu’à la fin de la guerre. Albert a décrit ses sauveurs comme des gens courageux qui lui ont sauvé la vie, malgré le danger encouru pour leur propre famille. Eugène et Marthe Lamanière cachèrent aussi deux autres enfants juifs de Paris, Simon et Colette Mitelman.

    Le 25 avril 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Eugène Lamanière et à son épouse Madame Marthe Lamanière.

    Bâtiment dans le lequel nous etions cachés sous le foin pendant les rafles

    Endroit où le père fut arrêté par les miliciens de Vichy et déporté à Maïdanek

    Maison qui abrite la Famille Mittelman

    Tonnelle vitrée qui nous a servie d'habitation durant l'occupation