Dossier n°11797 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gabrielle Douillard

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 18/01/1900
Date de décès : 09/08/1984
Profession : Directrice de l’Institutuion Sainte Marie ,Religieuse
    Localisation Ville : Cannes (06400)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    MÈRE IRÈNE DE JÉSUS (Gabrielle Douillard née le 18 janvier 1900 décédée le 9 août 1984) entre dans la Congrégation de Chavagnes le 23 août 1921 et reçoit le nom de Sœur Irène de Jésus. Elle est supérieure à cannes de 1942 à 1950. En 1944 elle prend la responsabilité de cacher une douzaine de jeunes filles juives et la mère de l’une d’entre elles. A plusieurs reprises, elle s’est trouvée dans des situations difficiles et a su y faire face sachant le danger que comportait cette action charitable. Marion Rousso Née Petruschka à Leipzig en Allemagne le 9 janvier 1925 sauvée avec sa mère et plusieurs autres jeunes filles juives par Mère Irène de Jésus rapporte les faits suivants :

    A Mayet de Montagne (Allier) ils vivent à la campagne sans problème de 1940 à 1942 date d’arrestation du père lors d’une rafle à Vichy et est déporté. Peu après deux gendarmes procèdent à l’arrestation de Marion qui figurait sur une liste et l’emmènent à Montluçon ou elle simule la folie. Elle est envoyée à l’infirmerie. Une représentante de la Croix-Rouge la transfert sur ordre des allemands dans un hôpital à Clermont-Ferrand. Accueillie par des religieuses elle continue à simuler. Lors d’un contrôle par deux SS elle joue la comédie jusqu’au bout, ils s’en vont. Un médecin chef de la Gestapo lui rend visite et l’interroge des heures durant, il ressort convaincu de ‘sa folie, deux gendarmes doivent la surveiller pour qu’elle ne se sauve pas. Elle reçoit des piqûres (inswinochocs) Un des gendarmes membre de la résistance l’aide à se sauver vers un groupe de résistants. Arrivée à destination les résistants l’aident à faire venir sa mère, leur fournissent de faux papiers et organisent leur départ pour l’institution de Sainte Marie à Cannes. Elle prend le nom de Marie-Liliane Lombard et sa mère Mademoiselle Perrin. Elles ne sont plus mère et fille mais parents éloignés. A Nice, avant d’arriver à Cannes elles rencontrent trois autres jeunes filles juives qui vont les accompagner. Séparées dans les compartiments elles subissent un contrôle de la Gestapo qui se termine mal par, l’arrestation d’une des jeunes filles. Arrivées à l’Institution Sainte Marie elles sont reçues par Mère Irène de Jésus. Toutes les religieuses sont au courant qu’elles sont juives avec de faux papiers, sauf les enseignantes laïques de l’Institution ainsi que les élèves. Sa mère donne des cours d’allemand en classe de six, cinq et quatrième pour participer aux frais de séjour. Mère Irène a répondu à la demande de l’Évêque de Nice Monseigneur Rémond pour cacher des enfants dans son institution, il a fourni de faux certificats de baptême. Mère Irène de Jésus a fait cela d’une manière tout à fait naturelle et leur a sauvé la vie. Fin 1943, le bruit court selon lequel les nazis vont venir inspecter/es institutions religieuses, sa mère et elle décident de partir pour ne pas mettre en danger toutes les soeurs et elle-même. C’est Mère Irène de Jésus qui a pris la décision de les cacher et ensuite de ne pas les laisser partir vers la mort au risque de sa vie et de celle de sa communauté. Elle étudie le plus souvent dans la cave sous les bombardements et les sœurs l’aident à passer le bac qu’elle réussit. Chaque jour la Mère supérieure et les saurs font de leur mieux pour les aider et les protéger du danger, elles prennent de grands risques pour aller avec les faux papiers chercher les tickets d’alimentation. Les religieuses étaient toutes solidaires et ont œuvré ensemble pour les sauver. Le témoignage de Marion Rousso est corroboré par la copie d’une lettre de Mère Irène de Jésus postérieure à 1950 qui fait état d’un hommage de gratitude qu’elle a reçu d’un» Comité Niçois de défense des Juifs» à la libération.

    Le  13 juillet 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné  à Gabrielle Douillard, Mère Irène de Jésus en religion, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Carton invitation cérémonie Gabrielle DouillardCarton invitation cérémonie Gabrielle Douillard
    Dossier de presse DOUILLARD-11797

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 7 mois.