Dossier n°11810 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Marcel Maligner

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 12/08/1891
Date de décès : 25/02/1976
Profession : commerçant

Marie (Jourde) Maligner

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 25/05/1897
Date de décès : 01/12/1978
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Saint-Priest-Taurion (87480)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Personnes sauvées

    Cérémonies

    L'histoire

    Marcel Maligner
     

    Marie MALIGNER

    Bension Nathan était né à Constantinople et avait immigré en France en 1920 où il avait rejoint son frère Isaac à Limoges dans la Haute-Vienne. Ils travaillaient sur les marchés et leur situation était bonne. Leurs sœurs Zelda et Belline et leurs parents les rejoignirent plus tard à Limoges. En 1928, Bension épousa Rachel Cordova et le couple eut deux fils, Gilbert né en 1933 et Jacques en 1936.

    En 1942, les deux magasins d’Isaac et Bension Nathan furent confisqués. Un fut « vendu » à des hommes d’affaires privés par le Commissariat Général aux Affaires juives, l’autre fut pris par le gouvernement de Vichy. L’année suivante, l’appartement de Bension fut réquisitionné et devint un bureau du gouvernement officiel. La famille reçut l’ordre de déménager à Saint-Priest-Taurion où les frères possédaient une villa et ils durent y rester « sous surveillance »

    Gilbert Nathan fut accepté au pensionnat à Saint-Léonard-de-Noblat, à environ vingt kilomètres. Son frère Jacques fut inscrit à l’école primaire. En février 1944, un voisin prévint Rachel d’une arrestation imminente de son mari (qui n’était pas à la maison). Elle enveloppa son fils Jacques qui était malade et l’emmena avec Gilbert. Elle déposa Jacques chez Louis et Euphrasie Lemaigre, les propriétaires d’une épicerie et d’un magasin de vêtements. Elle laissa Gilbert à Marcel et Marie Maligner qui dirigeaient un hôtel (Marcel Maligner était Résistant). Elle trouva refuge chez François et Marguerite Jaussein, des fermiers du coin.

    Quand Bension Nathan revint chez lui, il entendit que son jardinier, Henri Labrune avait été arrêté et interrogé. Il se rendit pour libérer Labrune, fut arrêté, envoyé à la prison de Limoges, transféré à Drancy puis envoyé à Auschwitz en mars 1944, où il fut assassiné.

    Rachel et ses deux fils continuèrent à vivre séparément chez leurs différents sauveurs. Les garçons allaient à l’école et les trois se voyaient rarement. La ville était pleine de Vichystes, collaborateurs et miliciens. Quand le danger fut immédiat avec l’approche des soldats allemands et des gendarmes, ils se cachèrent dans les greniers de leurs lieux de refuge, ou dans des granges, des garages ou dans les champs. A maintes occasions, Jacques dut quitter la maison des Lemaigre et trouver refuge chez Amédée Broussillon.

    Fin avril, le danger grandit encore et Marcel Maligner amena Rachel et Gilbert dans la maison de François et Marie Pierre, fermiers dans le hameau de Douillas. Jacques les rejoignit fin juillet. Les Nathan n’avaient pas d’argent couvrir leurs pour frais d’hébergement, mais leurs sauveurs compatissants les aidaient du mieux qu’ils pouvaient. En retour, Rachel et Gilbert aidaient les Pierre dans les champs autant que possible. Les trois membres de la famille Nathan restèrent chez les Pierre jusqu’à la Libération de la région puis retournèrent à Limoges.

    Après la guerre, Rachel, Gilbert et Jacques Nathan restèrent en contact étroit avec les quatre familles de sauveurs, leurs enfants et petits-enfants.

    Le 14 avril 2010, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Marcel Maligner et à son épouse Madame Marie Maligner.

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