Dossier n°11816 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Albert Prévault

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 06/02/1900
Date de décès : 21/02/1977
Profession : Mégissier

Jeanne (Bonnet) Prévault

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 23/02/1903
Date de décès : 07/01/1999
Profession : Mégissière
    Localisation Ville : Levroux (36110)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 11 Décembre 2011

      L'histoire

      Albert et Jeanne Prevault

      Albert et Jeanne Prévault

      En août 1942, Cilié et Zundelis Epsteinas, d’origine lituanienne, et leur fils Léon, dix ans, arrivent à Levroux (Indre), alors dans la zone sud inoccupée de la France. Quelques semaines plus tôt, la famille juive avait fui Paris après avoir échappé aux arrestations massives menées dans la capitale et, avec l’aide d’un passeur, avait franchi la ligne de démarcation. Après avoir initialement inscrit la famille dans un hôtel local sous un faux nom, Cilié, bijoutier de métier, rencontre Louis Gauvin, également bijoutier. Il supplie Gauvin d’aider sa famille à trouver un logement plus permanent. Gauvin, résistant, accepte immédiatement d’aider la famille Epsteinas et les dirige quelques jours plus tard vers un petit appartement appartenant aux fermiers Albert et Jeanne Prévault. Léon rend souvent visite aux Gauvin et passe de nombreuses heures avec les quatre enfants de Louis et Raymonde, Robert, Paul, Suzanne et Henri. A cette époque, il y avait six familles juives à Levroux, toutes arrivées après le déclenchement de la guerre. Cinq des familles vivaient dans une tannerie désaffectée, dans un immeuble sur la propriété des Prévault. Ils comprenaient la famille Schneider, composée de quatre membres, ainsi que les Rozenkers (cinq membres), les Rozen (trois), les Simons (deux) et les Verts (trois). En novembre 1942, les Allemands occupent le reste de la France et en janvier 1943, Zundelis Epsteinas reçoit l’ordre de se présenter aux autorités. Louis Gauvin intervient et exige que les ordres soient détruits, et ainsi, Zundelis évite la déportation. Au milieu de l’année 1943, Louis Gauvin reçoit une information selon laquelle les gendarmes ont ordre de rassembler tous les hommes juifs de Levroux. Il contacte immédiatement les Prévault, qui organisent le transfert des hommes résidants de la tannerie dans différentes fermes de la région. Louis Gauvin lui-même emmène Zundelis Epsteinas dans une ferme contrôlée par la résistance. Lorsque les Allemands arrivent dans la région à la recherche de Juifs, il place Cilé et Léon Epsteinas dans une ferme plus isolée, où ils se cachent pendant plusieurs mois. En janvier 1944, Louis Gauvin leur dit qu’il est plus sur de retourner à Levroux et les héberge chez lui. En avril, Zundelis Epsteinas rejoint sa femme et son fils chez les Gauvin, puis la famille retourne dans l’appartement des Prévault. Tout au long de leur clandestinité, les Gauvin et les Prévault ont continué à s’occuper des familles dont ils avaient la charge, malgré le risque de terribles représailles pour avoir aidé des Juifs. En juillet 1944, David Taub, 12 ans, arrive à Levroux en provenance de Paris, où il se cache depuis 1942. Souffrant de malnutrition, il est envoyé par ses parents rejoindre son oncle, Joseph Rosen, qui habite la ferme de Prévault. David y reste jusqu’à la libération en septembre 1944. Après la guerre, la famille Epsteinas s’installe aux États-Unis ; David Taub et son oncle rentrent à Paris et restent en contact avec les Prévault.

      Le 13 juin 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Raymonde Gauvin ainsi qu’Albert et Jeanne Prévault, le titre de Juste parmi les Nations.

       

       

       




      Mis à jour il y a 9 mois.