Dossier n°11855 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Marie Dauphin Debise

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 18/09/1894
Date de décès : 27/06/1955
Profession : Bergère, ménagère
    Localisation Ville : Neyron (1700)
    Département : Ain
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Dauphin debise marie dite Mme BOURRAT
    Qui était Madame Bourrat ? C’était sous ce seul nom que Manfred et Kurt Judas se souvenaient de leur sauveur durant la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’après une longue recherche qu’ils découvrirent que Madame Bourrat s’appelait en fait Marie Dauphin-Debise. Elle portrait le nom de l’homme avec qui elle vivait, Monsieur Bourrat, après le décès de sa femme. Madame Bourrat louait une petite ferme à Neyron dans l’Ain quand elle accepta d’héberger les deux garçons début 1944. A cette époque, Monsieur Bourrat était très malade et il décéda pendant le séjour des garçons à la ferme.

    Manfred et Kurt Judas avaient fait un long voyage avant d’arriver à Neyron. Ils étaient cousins germains, nés en Allemagne. Comme de nombreuses autres familles juives, ils avaient été expulsés avec leurs parents du jour au lendemain et transportés par train de Fribourg jusqu’au sud de la France en 1940. Les autorités françaises accueillaient les Juifs expulsés en les enfermant dans des camps d’internement. Les Judas furent d’abord emprisonnés à Gurs puis à Rivesaltes, où les deux garçons furent exfiltrés par un membre de l’OSE. C’est la dernière fois qu’ils virent leurs parents car en août 1942, tous les ressortissants juifs allemands encore internés dans les camps du sud de la France furent envoyés à Drancy puis à Auschwitz, où ils furent assassinés.

    Manfred et Kurt furent placés dans la maison d’enfants de l’OSE à Montintin en Haute-Vienne, au sud de Limoges, puis à La Mulatière, près de Lyon dans le Rhône, rebaptisée Les Hirondelles après la guerre. Après l’arrestation du responsable de l’association à Chambéry en février 1944, l’OSE craignait pour la sécurité des enfants et décida de démanteler les maisons d’enfants. Les cousins furent alors pris sous l’aile du réseau Garel, le réseau clandestin de l’OSE et envoyés chez Marie Dauphin-Debise.

    Les deux garçons, âgés de quinze et dix-huit ans reçurent de nouvelles identités, devenant Maurice et Charles Julian. Ils aidaient Madame Bourrat aux travaux de la ferme et restèrent chez elle jusqu’à la Libération. Ils furent ensuite remis aux bons soins de l’OSE jusqu’à ce qu’une tante des Etats-Unis propose de devenir leur tutrice. Manfred s’appelle aujourd’hui Fred Jarvis et vit aux Etats-Unis. Kurt s’est installé à Jérusalem.

    Le 26 décembre 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Marie Dauphin-Debise.

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