Dossier n°11858A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Cabanettes

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 30/11/1890
Date de décès : 29/06/1960
Profession : agriculteur

Marie (Jouve) Cabanettes

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 08/08/1898
Date de décès : 23/02/1988
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint Côme d’Olt (12500)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie Korngut est arrivée en France venant d’Autriche en 1908 et Max Lederer émigra quatre ans plus tard. Etant de nationalité française ils furent emprisonnés pendant la Première Guerre mondiale dans un camp de la région du Limousin où ils se rencontrèrent. Ils se marièrent et eurent trois garçons Bernard, Robert et Claude né en1926.

    La famille vivait à Saint Leu la Forêt en Seine et Oise où Claude grandit et fréquenta l’école jusqu’en 1940. Quand la guerre éclata, ses frères Robert et Bernard furent enrôlés mais bientôt libérés. Ils descendirent en « zone libre » l’un à Toulouse et l’autre à Nice.

    Quand la situation s’aggrava et malgré leur citoyenneté française, Marie et son fils Claude s’enfuirent vers Saint Come sur Lot dans l’Aveyron en zone non occupée. Ils furent aidés par Marie et Pierre Cabanettes, des fermiers ayant sept enfants. Claude se rappellera plus tard que Pierre et son père lui enseignaient les secrets du travail agricole et comment lui, l’étudiant parisien devint un parfait fermier.

    En 1942, les parents de Claude quittèrent l’Aveyron pour la Dordogne. Claude resta seul, vivant dans des logements sans confort, ni salle de bain, ni toilettes. Il y passa le reste de la guerre jusqu’à ce qu’il retrouve ses parents à Paris.

    Pendant tout le temps où il fut seul dans l’Aveyron, les Cabanettes prirent soin de lui. Ils étaient comme son père et sa mère, l’aidaient à survivre et le nourrissaient avec des produits de leur ferme. Ils lui apprirent le travail des champs. Et surtout ils lui fournirent une cachette quand il y avait du danger dans une grange où il dormait et évitait ainsi d’être arrêté.

    Isabelle Kahn, qui fut sauvée par Raoul et Carmen Borie, témoigna que les Cabanettes donnèrent à sa famille un petit terrain pour faire pousser des pommes de terre. Quand une unité SS s’installa non loin de là, sa mère et elles s’enfuirent à Saint Come et les Cabanettes leur procurèrent un refuge jusqu’à ce qu’ils puissent partir se cacher dans la maison de campagne des Borie à Vimenet.

    Le 17 août 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Pierre Cabanettes et à sa femme Madame Marie Cabanettes, le titre de Justes parmi les Nations.

    Article de presse -Le Midi libre du 26/07/2011Article de presse -Le Midi libre du 26/07/2011