Dossier n°11889A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Maxime Aucoin

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 29/08/1890
Date de décès : 12/05/1961
Profession : Régisseur

Yvonne Aucoin Vivegnis

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 01/06/1896
Date de décès : 01/02/1974
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Guipy (58420)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    Personnes sauvées

    Cérémonies

    L'histoire

    Avant la guerre, Jacques Patron né en 1932 habitait avec ses parents, Michel et Léa, et son grand frère Bernard à Paris. Au début les parents ne se sentirent pas concernés par les événements de la guerre, mais petit à petit ils commencèrent à réaliser que la situation devenait plus dangereuse pour eux.

    La prise de conscience eut lieu en juillet 1942, après la rafle des Juifs à Paris, à laquelle les Patron échappèrent par chance. Ce jour-là ils demandèrent de l’aide à leur concierge, une Polonaise qui les mit en contact avec la famille qui cacha la famille.

    Michel décida cependant que la famille devait s’enfuir vers le sud et essayer d’atteindre la ville de Lyon qui à l’époque était en zone libre. C’est en route qu’ils furent attrapés et arrêtés avec d’autres Juifs réfugiés. On les emmena à Autun en Saône et Loire, où ils furent séparés de Jacques, qui fut envoyé dans un hôpital avec les enfants âgés de moins de 14 ans, pendant que le reste de la famille était déportée. C’est la dernière fois que Jacques vit sa famille. Michel mourut à Buchenwald, Léa et Bernard furent déportés à Auschwitz, où ils furent assassinés.

    Jacques resta à l’hôpital pendant près d’un mois, après quoi, avec l’aide de la Croix Rouge et de l’UGIF (réseau d’aide juif) il fut envoyé dans une famille d’accueil à Argenteuil dans le Val d’Oise. Fernand et Albertine (Berthe) ANNE accueillirent Jacques chaleureusement. Ils avaient deux enfants et Jacques devint l’ami de leur fils Serge qui avait le même âge que lui. Bientôt ses craintes s’apaisèrent et pour la première fois Jacques ressentit qu’il était traité comme un être humain, avec la même gentillesse et le même amour que les autres enfants autour de lui.

    En septembre 1943, le danger s’accrut pour les Juifs vivant en région parisienne et les ANNE décidèrent de trouver une nouvelle cachette pour Jacques. Ils demandèrent à la sœur de Berthe et à son mari, Yvonne et Maxime Aucoin, qui habitaient à Chanteloup dans la  Nièvre, loin de Paris, de prendre soin de Jacques. Catholiques pratiquants, les Aucoin acceptèrent immédiatement. Maxime avait combattu pendant la Première Guerre mondiale. Il détestait les Allemands et ce qu’ils représentaient et lui et sa femme acceptèrent de prendre le risque de cacher un enfant juif.

    Jacques tomba vite sous le charme de la vie dans une ferme et participa à tous les travaux agricoles. Pour lui garantir une plus grande sécurité, Serge et Jacques commencèrent à aller à l’école ensemble en septembre 1943. Jacques fut un excellent élève et avec l’amour et l’aide qu’il recevait de ses courageux sauveurs, il réussit à mener une vie normale malgré la tragédie personnelle qu’il avait vécue.

    En septembre 1944, Jacques et Serge retournèrent vivre à Argenteuil. Seul survivant de sa famille, Jacques resta chez la famille ANNE jusqu’en octobre 1956, date à laquelle il épousa Odette ANNE, la fille de Fernand et Berthe.

    Le 19 septembre 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Maxime Aucoin et à son épouse Madame Yvonne Aucoin. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonie AucoinInvitation cérémonie Aucoin
    22 octobre 2012 11:46:10

    Articles annexes

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