Les Justes
Henriette (Dautrey) Pichon
Année de nomination : 2010Date de naissance : 13/01/1888
Date de décès : 29/06/1964
Profession : Enseignante ,Directrice du collège privée de Bouffémont
Département :
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Madame Henriette Pichon dirigeait à Bouffémont dans le Val d’Oise un collège privé de luxe pour jeunes filles de la haute bourgeoisie, collège créé en 1924 avec son mari, Henri Pichon. Pendant les vacances, ce collège proche de Paris devenait un centre de vacances pour de jeunes parisiens. C’est ainsi que l’été Monsieur et Madame Zucman, médecins à Gennevilliers, y envoyèrent leurs enfants. Ils se sentaient juifs, mais n’étaient pas religieux.
Au début de la guerre, le collège fut réquisitionné par les Allemands et devint le siège d’une Kommandantur. Madame Pichon, dépossédée de son établissement, loua un château situé à Bussoles dans la commune de Barrais, en zone libre, dans l’Allier, près de Vichy, afin d’y accueillir, entre autres, des enfants devant être mis à l’abri.
Elle prit alors contact avec des personnes ayant besoin de cacher leurs enfants. C’est ainsi que Denise et Jean Zucman furent envoyés à Bussolles en décembre 1943. Des cousins, Michel, Daniel et Jacques Grouchko les rejoignirent ainsi que trois amis de la famille, les enfants Durst. Les Zucman restèrent à Bussolles jusqu’en août 1944.
Denise Zucman témoigne qu’une cinquantaine d’enfants furent protégés par Madame Pichon et scolarisés par des enseignants de la faculté de Strasbourg, qui avaient été évacués sur Clermont Ferrand.
Micheline Hayman et son frère Gérard firent partie des jeunes enfants cachés dans l’établissement de Madame Pichon et en garde un très bon souvenir. Marie-Claude Fabius, Françoise Vecsler, Francine Brill, Jean-Paul Mayer, Mariette Bloch et Geneviève « Lily » Pius également. Les enfants juifs recevaient des faux papiers, assistaient à la messe le dimanche, récitaient les prières, participaient aux cours de catéchisme et avaient de faux certificats de baptême fournis par le Père Jules Laurent Debeaux. Il y avait dans l’établissement des enfants chrétiens et aucune différence n’était faite entre eux et les jeunes juifs.
Le 28 juillet 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Henriette Pichon.