Dossier n°11898 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette (Dautrey) Pichon

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 13/01/1888
Date de décès : 29/06/1964
Profession : Enseignante ,Directrice du collège privée de Bouffémont
    Localisation Ville : Bouffémont (95570)
    Département :
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    1997 Pichon Henriette à Barrais

    Henriette Pichon

    Madame Henriette Pichon dirigeait à Bouffémont dans le Val d’Oise un collège privé de luxe pour jeunes filles de la haute bourgeoisie, collège créé en 1924 avec son mari, Henri Pichon. Pendant les vacances, ce collège proche de Paris devenait un centre de vacances pour de jeunes parisiens. C’est ainsi que l’été Monsieur et Madame Zucman, médecins à Gennevilliers, y envoyèrent leurs enfants. Ils se sentaient juifs, mais n’étaient pas religieux.

    Au début de la guerre, le collège fut réquisitionné par les Allemands et devint le siège d’une Kommandantur. Madame Pichon, dépossédée de son établissement, loua un château situé à Bussoles dans la commune de Barrais, en zone libre, dans l’Allier, près de Vichy, afin d’y accueillir, entre autres, des enfants devant être mis à l’abri.

    Elle prit alors contact avec des personnes ayant besoin de cacher leurs enfants. C’est ainsi que Denise et Jean Zucman furent envoyés à Bussolles en décembre 1943. Des cousins, Michel, Daniel et Jacques Grouchko les rejoignirent ainsi que trois amis de la famille, les enfants Durst. Les Zucman restèrent à Bussolles jusqu’en août 1944.

    Denise Zucman témoigne qu’une cinquantaine d’enfants furent protégés par Madame Pichon et scolarisés par des enseignants de la faculté de Strasbourg, qui avaient été évacués sur Clermont Ferrand.

    Micheline Hayman et son frère Gérard firent partie des jeunes enfants cachés dans l’établissement de Madame Pichon et en garde un très bon souvenir. Marie-Claude Fabius, Françoise Vecsler, Francine Brill, Jean-Paul Mayer, Mariette Bloch et Geneviève « Lily » Pius également. Les enfants juifs recevaient des faux papiers, assistaient à la messe le dimanche, récitaient les prières, participaient aux cours de catéchisme et avaient de faux certificats de baptême fournis par le Père Jules Laurent Debeaux. Il y avait dans l’établissement des enfants chrétiens et aucune différence n’était faite entre eux et les jeunes juifs.

    Le 28 juillet 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Henriette Pichon.

    Henriette Pichon avec les enfants sauvés

    Henriette Pichon avec les enfants sauvés

    Henriette Pichon avec les sauvés à Barrais Bussoles

    Henriette Pichon avec les sauvés à Barrais-Bussolles