Dossier n°11909A - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Cazenave

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 20/10/1905
Date de décès : 18/02/1986
Profession : employé à la livraison des télégrammes

Marie (Hourcade) Cazenave

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 07/10/1899
Date de décès : 13/08/1961
Profession : Chef de gare

Emilie (Laborde) Hourcade

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 13/12/1882
Date de décès : 20/02/1968
Profession :
    Localisation Ville : Soumoulou (64420)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Chez les Cazenave, à Soumoulou, la fidélité n’est pas un vain mot. Cinq générations après l’acte aussi secret qu’héroïque d’Emilie Hourcade, qui cacha pendant quatre ans une famille de réfugiés juifs à Soumoulou, les relations entre les deux familles sont toujours empreintes d’amitié. Léa, la petite dernière côté Cazenave, est un peu comme une filleule pour Guy et René Frydman. Ce dernier, né à Soumoulou en pleine clandestinité, est devenu le professeur Frydman, « père » d’Amandine, le premier bébé-éprouvette français.

    Guy Frydman baptisé

    De Londres, où elle se perfectionne en anglais, Léa qui a étudié l’histoire de l’art à Toulouse, se prépare à partir à Jerusalem et Tel Aviv, à l’invitation de l’association France-Israël qui perpétue le souvenir des Justes, ces Français qui ont sauvé des juifs pendant la guerre.

    « Découvrir ces villes, rencontrer d’autres familles de Justes et des rescapés, c’est un formidable cadeau, déclare la jeune femme. Tout ceci, je le dois à ma famille et aux Frydman… » Ce n’est que l’an dernier que la médaille des Justes parmi les nations a été remise, à titre posthume, à Emilie Hourcade, sa fille Marie et son gendre Jean Cazenave. De leur vivant, ils ont refusé tout honneur, estimant que ce qu’ils avaient fait était naturel. Bien que difficile…

    Ils ont recueilli Pierre et Lalie Frydman et leur petit Guy dès leur arrivée à Soumoulou, non loin de Pau où leur situation devenait intenable. Marie, comme sa mère, était chef de la gare routière où s’arrêtaient les cars en direction de Tarbes. Pendant quatre années, le famille Frydman échappa aux rafles. Maîtrisant mal la langue et surtout l’écriture, ils furent aidés dans tous les actes du quotidien par Jean et Marie : alimentation, habillement, santé. Avec l’accord de Lalie, Marie organisa même le baptême de Guy et devint sa marraine, pour le cas où des circonstances (encore plus) malheureuses surviendraient. Ainsi protégé, Guy fit sa rentrée à l’école communale.

    La clandestinité des Frydman dura pendant quatre ans, dans le secret du village de 300 habitants. L’appartement des Cazenave, au premier étage de la gare, et surtout le grenier, furent les cachettes les plus utilisées.

    Le 21 décembre 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et Marie Cazenave ainsi qu’à Emilie Hourcade, le titre de Juste parmi les Nations.

    Pierre et Lalie Frydman et leurs fils René et Guy

    Pierre et Lalie Frydman et leurs fils René et Guy

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Cazenave-HourcadeInvitation cérémonie Cazenave-Hourcade