Dossier n°11910A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernand Bibal

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 14/12/1899
Date de décès : 09/09/1964
Profession : Machiniste

Marie (Odent) Bibal

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 15/04/1908
Date de décès : 31/10/2001
Profession : mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Levallois-Perret (92300)
    Département : Hauts-de-Seine
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Jankiel et Tauba KRAMER, originaires de Pologne, émigrèrent en France dans les années 30. Ils se marièrent à Levallois et résidèrent rue Jules Guesde. Le 20 juin 1942, en pleine nuit, Pierre VIOLET, commissaire de police et joueur d’échec dans le même club que Jankiel KRAMER, vient les prévenir de l’imminence d’une rafle des Juifs. Il les exhorte à quitter leur domicile et à prévenir tous les Juifs de leur connaissance. Jankiel emmène immédiatement sa femme, son fils (né en 1929) et sa fille (née en 1934) chez un voisin de Levallois, M. & Mme BIBAL, qui vivaient avec leurs deux filles Yvette et Janine, sensiblement du même âge que les enfants KRAMER. Ils sont restés une dizaine de jours, le temps de mieux organiser leur repli.

    Le 17 août 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, Fernand & Marie-Thérèse BIBA, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage:
    Fernand-Gaston Bibal et son épouse Marie-Thérèse née Odent habitent un petit deux-pièces rue Camille-Pelletan à Levallois-Perret, avec leurs deux filles, Yvette, née le 15/04/1933, et Jeanine. Une autre fille, Geneviève, naîtra le 18/04/1945. Fernand-Gaston Bibal est machiniste à la TRCP et Marie-Thérèse s’occupe de leurs enfants.

    Jankiel Kramer arrive de Pologne en France en 1930. Son épouse Tauba vient le rejoindre en 1931 avec leur fils Pierre. Jankiel et Tauba se marient en décembre 1931 à la mairie de Levallois-Perret et vivent rue Jules-Guesde. Deux autres enfants naissent à Levallois : Marc en 1933 (qui décèdera le 27/05/1942 suite à une vaccination) et Clara en 1934.  Jankiel Kramer est garçon coiffeur et a comme passion les échecs.

    Craignant pour leurs enfants, ils avaient placés Pierre et Clara à l’Assistance publique. Les enfants étaient dans une ferme qui exploitait des « enfants esclaves »… Pierre réussit à se sauver et à prévenir son père qui vint rechercher ses enfants. Il les conduisit chez une nourrice à Domfront (Orne).

    Le 20 juin 1942, tard le soir, Pierre Viollet, partenaire du club d’échecs de Jankiel, commissaire de police à Levallois, vient le prévenir d’une rafle imminente.
    La famille Kramer ne sait pas où aller et décide d’aller frapper chez leurs anciens voisins avec lesquels ils étaient restés amis, Fernand-Gaston* et Marie-Thérèse Bibal. Ils les accueillent les bras ouverts, installent des lits pliants, les logent, les nourrissent et les cachent quelques jours, le temps de trouver un abri plus éloigné et plus sûr.
    Ils iront à Domfront rejoindre Pierre et Clara. Un autre enfant naîtra en 1943.

    Dix-huit mois plus tard, Jankiel Kramer décède. En 1944, Tauba Kramer, veuve avec ses enfants, demande à nouveau de l’aide à Pierre Viollet…

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Bibal



    Mis à jour il y a 1 mois.