Dossier n°11915 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alfred Mazaureix

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 08/11/1880
Date de décès : 25/11/1958
Profession : Retraité

Marie Odile (Brossel) Mazaureix

Année de nomination : 2010
Date de naissance : //
Date de décès : 31/05/1961
Profession : Retraitée

    L'histoire

    Marie-Odile et Alfred MAZAUREIX

    1944 : Dora MONSZAJN, 33 ans, juive d’origine polonaise, vit seule à Paris, rue Corbeau, dans le 10e arrondissement,  avec ses trois filles (Nicole  13 ans – Monique 11 ans – Mireille 6ans) depuis qu’elle s’est séparée de son mari en 1940. Malgré les persécutions raciales et les lois de Vichy qui lui ont imposé de s’inscrire au recensement des juifs et à porter l’étoile jaune, elle vit tant bien que mal de son métier de modiste.

    En avril 1943, arrestations et rafles s’intensifient. Le jour où un ami, Joseph HUG, qui tient son information d’un inspecteur de police, vient la prévenir qu’elle figure sur la liste des prochaines arrestations, elle quitte précipitamment son domicile et se réfugie avec ses enfants chez son amie Lucienne MAZAUREIX, rue Marie-Louise à Paris. Les deux femmes se concertent, décident de mettre les petites  à l’abri et Lucienne décide de demander à ses parents Odile et Alfred MAZAUREIX qui habitent un hameau isolé, le hameau des Gillets, tout près de Fontenay-sur-Loing, s’ils accepteraient d’accueillir les fillettes.

    Odile et Alfred MAZAUREIX, n’hésitent pas un seul instant ; ils connaissent pertinemment les risques qu’ils encourent, mais des enfants en danger, c’est évident, on les accueille et on les cache coûte que coûte pour les soustraire à la folie meurtrière des nazis.  Les MAZAUREIX ne sont pas seulement des gens de cœur, ce sont de courageux patriotes : Alfred grand mutilé de guerre,  qui a perdu une jambe à la guerre de 14, est décoré de la Légion d’Honneur, de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre avec palme. Malgré son infirmité, il va lui- même à Paris chercher ses protégées.

    La vie quotidienne s’organise dans la petite maison de quatre pièces où vivent désormais six personnes.  La  tâche est lourde. Il faut chercher l’eau au puits, cultiver le jardin, élever les volailles, assurer le ravitaillement au bourg voisin…. Ginette BORD, 17 ans, fille de Lucienne, vient à la rescousse aider ses  grands parents.   Il faut aussi assurer le secret, éviter les dénonciations.  Bien sûr, les petites filles ne portent plus l’étoile jaune,  mais  n’ayant pas de papiers d’identité, elles ne peuvent pas circuler. Heureusement les voisins croient ou acceptent de croire que les MAZAUREIX ont accueilli des petites cousines et ferment les yeux sur la présence à leur foyer d’un jeune résistant de vingt ans, Maurice CHANDIVERT , recherché par la Gestapo, qui deviendra plus tard leur petit fils en épousant Ginette

    Pendant ce temps, resté à Paris, Dora se cache chez Lucienne MAZAUREIX. Le 19 avril 1944 elle commet l’imprudence d’aller chercher son courrier rue Corbeau et surtout de décider d’y passer la nuit. Erreur fatale ! Sans doute dénoncée, elle est arrêtée par la police au petit matin du lendemain, internée à Drancy et déportée à Ravensbrück un mois plus tard par le convoi n°74.  Évacuée du camp  lorsque les nazis voient arriver les troupes russes, elle survit  à l’épreuve de la Grande Marche qui la conduit avec ses compagnons d’infortune au camp de Neuerstadt, où elle est libérée le 2 avril 1945.

    Après la guerre Nicole, Monique et Mireille, qui viennent d’obtenir de YAD VASHEM que le titre de JUSTES PARMI LES NATIONS soit accordé à titre posthume à  Odile et Alfred MAZAUREIX, n’ont pas seulement retrouvé leur mère, mais aussi leur père, Chaïm MONSZAJN, venu les chercher à Fontenay-sur-Loing, dès son retour des maquis du Vercors.

    Le 31 août 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Alfred Mazaureix et à son épouse Madame Marie Mazaureix.

    Documents annexes

    Article de presse -La République du Centre du 29/11/2011 Article de presse -La République du Centre du 29/11/2011
    22 novembre 2014 16:11:43
    Article de presse du 01/12/2011Article de presse du 01/12/2011
    22 novembre 2014 16:10:57
    Article de presse - L'Eclaireur du 21/12/2011Article de presse – L’Eclaireur du 21/12/2011
    22 novembre 2014 16:10:05
    Article de presseArticle de presse
    22 novembre 2014 16:09:00
    Article de presse du 01/12/2011Article de presse du 01/12/2011
    22 novembre 2014 16:08:40
    Invitation cérémonie MazaureixInvitation cérémonie Mazaureix
    18 décembre 2012 15:36:38
    Une leçon d'histoire vivante à l'écoleUne leçon d’histoire vivante à l’école
    1 juillet 2012 12:29:31