Les Justes
Marcel Roux
Année de nomination : 2011Date de naissance : 12/07/1903
Date de décès : 19/04/1990
Profession : Agriculteur
Département : Ardèche
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Hermann Joseph Drajer (né en 1920) était le deuxième fils de Charles (Chil Manel) et Esther (née Kraut) Drajer, qui ont émigré de Pologne en Allemagne en 1919 puis en France dix ans plus tard. Après la reddition française à l’Allemagne en 1940, Hermann a déménagé de Paris à Toulouse, où il a trouvé un emploi ainsi que des liens avec la résistance. Bien qu’il ne soit pas communiste, il a été admis dans le mouvement de résistance dirigé par les communistes, pour lequel il a effectué des missions telles que coller des dépliants et lancer des pierres. Cependant, il a finalement décidé de garder une longueur d’avance sur la police en quittant Toulouse.
Hermann s’est rendu au village de Carmaux et a cherché le prêtre local, un homme nommé Delors. Hermann a expliqué qu’il était poursuivi par les nazis et qu’il n’avait nulle part où fuir. Delors propose à Hermann de se réfugier chez son père, qui gère une léproserie à la Chartreuse de Valbonne dont les Allemands se tiennent éloignés, craignant que la lèpre ne soit contagieuse. (Hermann était assuré que la lèpre n’était pas contagieuse dans les climats froids d’Europe.) Mais alors qu’Hermann était en effet en sécurité, il y était profondément malheureux. Il y avait une pénurie de médicaments et d’électricité, et le taux de mortalité parmi les patients était élevé. Malgré la sécurité, il choisit de partir, s’installant d’abord dans la Drôme puis louant une maison aux Portes-lès-Valence. Pendant cette période, il a pris conscience que ses parents étaient en danger imminent d’être arrêtés par les nazis, alors il s’est arrangé pour que toute sa famille le rejoigne.
Chaque membre de la famille a reçu ses propres faux papiers d’identité. Pendant son séjour à Valence, Hermann se lie d’amitié avec un menuisier, Gaston Nogier, qu’il avait embauché pour réparer les meubles décrépits qui accompagnaient la maison. Nogier a aidé à organiser le travail d’usine pour Hermann. Pour se rendre à l’usine, Hermann a subi de nombreux appels rapprochés, échappant de peu à la police nazie et de Vichy. La fausse carte d’identité d’Hermann contenait des détails sur une personne réelle, un Parisien nommé « André B. » Cela a rendu sa fausse identité valide à toute épreuve, mais a également conduit à une mise en danger, lorsque Hermann a découvert que son cousin, qui utilisait le même nom d’emprunt dans une autre ville, avait eu des ennuis avec les nazis et, par conséquent, ils recherchaient activement un » Andre B. » Il se tourna de nouveau vers Nogier, qui lui trouva de nouveaux papiers, l’indiquant astucieusement comme étant né dans une ville dont les archives avaient été détruites dans un bombardement, rendant toute vérification impossible. Il lui trouve aussi un logement, chez Marcel Roux, propriétaire d’un moulin à scie à Saint-Mélany. Roux a permis à Hermann de travailler dans son usine et, selon le récit d’Hermann, l’a traité comme un frère. Roux s’est alors arrangé pour que la famille d’Hermann soit passée clandestinement de Valence à Saint-Mélany et les a placées dans un monastère abandonné. Avec Roux, les villageois locaux se sont mobilisés pour soutenir les nouveaux arrivants, s’assurant qu’ils disposaient d’un flux constant de nourriture, de meubles, d’ustensiles de cuisine et d’ampoules. Selon des témoignages, les villageois de Saint-Mélany mettaient toujours de côté une partie de leur pâtisserie ou de leurs produits pour les partager avec la famille Drajer, en prenant soin d’eux jusqu’à la fin de la guerre.
Le 21 mai 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Marcel Roux, le titre de Juste parmi les Nations
Documents annexes
Article de presse – Portes Infos N°30 Janvier 2012 | |
Article de presse du 20/12/2011 | |
Article de presse du 1/8/12/2011 | |
Invitation cérémonie Nogier |