Dossier n°11933 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Georges Dussert

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 05/10/1874
Date de décès : 14/03/1954
Profession : Fermier

Louise Dussert Froidefond

Année de nomination : 2010
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Arleuf (58430)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Abel Chajet et sa femme Chana Burstein étaient nés en Lituanie. Ils se rencontrèrent après avoir tous deux émigré à Paris dans les années 1920 et ils se marièrent en 1926. Leurs quatre enfants, Hélène, Isaac né en 1928, Eva née en 1932 et Léon né en 1940 étaient nés en France et avaient donc la nationalité française.

    Une nuit de juillet 1942, la police française se présenta dans l’appartement des Chajet pour les arrêter. Etant donné l’âge de Léon, la famille fut relâchée du commissariat. Cependant suite à la rafle massive du Vél d’Hiv quelques jours après, Abel et Chana décidèrent de trouver des refuges plus sûrs pour leur famille. Le couple resta caché à Paris. Le fils aîné Isaac amena Hélène chez Georges et Louise Dussert, des fermiers qui vivaient dans le village d’Arleuf dans la Nièvre. Les Chajet avaient connu les Dussert quelques années auparavant quand Eva était restée chez eux pendant des vacances d’été avec son école dans le village. Les Dussert prirent Hélène sans hésitation puis Isaac alla se cacher dans une ferme non loin d’Arleuf. Eva et Léon furent cachés dans la région normande.

    Georges et Louise Dussert prirent soin d’Hélène et l’envoyèrent à l’école (une classe unique pour tous les enfants du village). Hélène se souvient qu’ils avaient même promis de l’adopter si ses parents « ne revenaient pas ». Hélène aidait dans la maison, tirant l’eau d’un puits pour un certain nombre de maisons de la région et elle partait pendant des semaines pour vendre des poulets contre du pain et du lait.

    Dans son témoignage en 2008, Hélène se souvenait comment les forces allemandes débarquèrent à Arleuf pour arrêter des membres de la Résistance locale (la région comptait une forte présence d’environ dix mille Résistants). Quand on obligea les Dussert à sortir de leur maison pour contrôler leurs papiers d’identité, ils dirent à Hélène de se cacher dans la cave sous un clapier. Furieux de ne pas trouver de Résistants, les Allemands fusillèrent le Maire du village et brûlèrent sa maison.

    Toute la famille Chajet émigra aux USA après la guerre. Hélène se souvient combien elle avait apprécié vivre chez les Dussert malgré les conditions de vie difficiles, en raison de leur générosité et de l’amour qu’ils lui portaient. Elle resta en contact avec eux et leur rendit visite jusqu’à leur décès.

    Le 20 octobre 2010, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Georges Dussert à et son épouse Madame Louise Dussert.

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