Dossier n°11940 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emilie (Lambruny) Fradet

Année de nomination : 2010
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Sans profession

Gabriel Fradet

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 05/09/1885
Date de décès : 17/02/1967
Profession : Grainetier
    Localisation Ville : Paris (75010)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Berek Szwarc, né en Pologne épouse Sara Liba en 1930 à Markuszow, près de Lublin en Pologne. Leur fils Munisz naît en juillet 1930. En 1931, Berek Szwarc part à Paris rejoindre des membres de sa famille. Sa femme et son fils le rejoignent en 1933. Leur fille Marguerite naît en 1936. Ils habitent Faubourg Saint-Denis à Paris 10ème. L’appartement sert d’habitation et d’atelier de tricotage.

    Puis viennent les lois anti juives et le port de l’étoile jaune. Berek Szwarc répond à une convocation du bureau des questions juives. Il est arrêté et déporté à Auschwitz par le convoi N° 2, où il est assassiné.

    Sara Liba et ses enfants sont arrêtés à la guerre du Nord où ils veulent prendre le train pour Drancy afin de voir Berek. Grâce aux supplications de la mère, les enfants sont relâchés. Leur mère les retrouve après dix jours, où ils sont restés seuls, continuant à aller à l’école de la rue Martel.

    Le 16 juillet 1942, deux policiers français et un officier allemand investissent l’appartement pour les arrêter. Marguerite a la varicelle. Elle est contagieuse et l’officier allemand diffère l’arrestation. La mère prépare une petite valise, envoie son fils terrorisé vérifier si la voie est libre et se précipite dans la cour de l’immeuble. Elle pénètre dans l’escalier d’en face et frappe à la porte du premier étage. Monsieur Fradet, propriétaire d’une graineterie située au rez-de-chaussée, ouvre sa porte et sans hésitation lui et sa femme Emilie accueillent Madame Szwarc et ses enfants, les gardent pendant toute cette terrible journée de la grande rafle. A la nuit tombée, Gabriel Fradet les accompagne dans sa camionnette au domicile inoccupé de sa fille situé dans le 18ème arrondissement. Pendant un an, Sara Liba et ses enfants vivent cloîtrés dans cet appartement, supposé inoccupé par le voisinage. Volets clos, pas de cuisine, pas de bruit. Monicz observe « la vie » à travers les volets. Gabriel Fradet leur apporte de quoi se nourrir, aussi souvent qu’il le peut. Il vient aider les Szwarc par pure humanité.

    En été 1943, Madame Szwarc ne supporte plus cet enfermement. Elle charge Gabriel Fradet de contacter le psychiatre Eugène Minkowski avec qui elle a étudié. Gabriel Fradet conduit Madame Szwarc dans une clinique de Saint-Mandé. La Professeur Minkowski la fait hospitaliser et se charge de placer les enfants dans une école de bonnes sœurs.

    A la fin de la guerre, le Professeur Minkowski et Monsieur Fradet aident Madame Szwarc à récupérer son appartement.

    Le 29 décembre 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Gabriel Fradet à son épouse Madame Emilie Fradet, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 semaines.