Les Justes
Localisation Ville : Lacapelle Biron (47150)Département : Lot-et-Garonne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Gabriel et Léonie Magimel sont agriculteurs et habitent une ferme à Parayre, située entre les villages de Gavaudun et Lacapelle-Biron, avec leurs deux trois enfants, René, Paulette et Reine. Le docteur Louis Baud est médecin à Lacapelle-Biron. Plusieurs familles juives étaient réfugiées à Lacapelle-Biron, petit village perdu à l’orée des immenses forêts du Périgord, en zone dite libre. Huna Sin Blima (connu à Lacapelle-Biron sous le prénom d’Henri) était arrivé de Roumanie à l’âge de 19 ans. Marié à Olga Silberman, Huna était tailleur pour hommes et dames à Paris. Interdit d’exercer sa profession par les lois de Vichy, il décide de quitter Paris avec son épouse et ses deux enfants, Hélène et Gilbert, en juin 1940. Ils rejoignent un parent réfugié à Lacapelle, petit village du nord-est du Lot-et-Garonne. Installé dans une maison du bourg, Huna reprit son office de tailleur jusqu’en 1943, où la « chasse au juif » se fit plus pressante. Après l’occupation de la zone sud, l’insécurité s’installa partout et la chasse aux Juifs et aux résistants n’épargna plus aucun territoire. Un jour, des gendarmes français frappèrent à la porte de leur maison. Après s’être caché dans un débarras du magasin pour leur échapper, Huna partit au hasard sur les routes pour fuir le village; il était évident qu’il n’était plus en sécurité dans leur maison du bourg. À quelques kilomètres du village, au lieu-dit « le Moulinal », Louis Balse vit alors arriver l’homme, écouta son histoire et décida aussitôt avec son épouse Henriette de le cacher dans son moulin. De santé fragile, Huna Sin Blima dut faire appel au médecin du village, le docteur Louis Baud, qui venait clandestinement pendant la nuit lui apporter son secours. Olga, restée au village avec ses enfants et craignant un retour de la police, trouvait refuge chaque nuit chez Alida Lachoux. La maladie d’Huna empirant et sa cache près de la chute d’eau n’arrangeant pas son état, le docteur Louis Baud* finit par le conduire à Gavaudun, dans la ferme de Gabriel et Léonie Magimel, qui avait un jour proposé de l’aide à Olga Sin Blima « en cas d’ennuis ». Là, l’homme traqué, mais protégé par l’ensemble des voisins très discrets, aide aux travaux des champs ou confectionne des habits pour ses protecteurs en guise de remerciement. Il y restera jusqu’à la libération de Paris, en août 1944. Le 21 mai 1944, la division SS Das Reich, rassemble tous les hommes du village. 47 hommes, dont Roger Dané, le curé de la paroisse, sont raflés et déportés vers les camps de Dachau et de Mauthausen, 23 ne revinrent jamais à Lacapelle-Biron. Les SS venus s’enquirent auprès des autorités locales de la présence de juifs. Le docteur Louis Baud* déclarait avec aplomb qu’il y en avait eu, mais qu’ils étaient tous déjà partis.
« Grâce à sa présence d’esprit, le docteur Louis Baud a sauvé de la déportation les familles Sin Blima, Rosenthal, Winfried et Mme Baller, tous cachés dans des familles capelaines », témoigne Gilbert Blima.
Le 26 Décembre 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Louis Baud, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Invitation Cérémonie Louis BAUD |