Dossier n°12006A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Léontine (Regereau) Tiercelin

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 19/12/1894
Date de décès : 31/07/1965
Profession : Infirmière, herboriste
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Tuvia Majteles est né à Wolbrom en Pologne en 1897, sa femme Dvora à Varsovie en 1908. Tuvia rencontre Dvora dans une université en Allemagne où l’un et l’autre sont venus faire des études. Ils se marient en 1930. Tuvia est couturier et possède un grand atelier où il fait de la confection pour homme. Dvora aide son mari. Armand naît en 1932 à Magdebourg.

    Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, la famille Majteles quitte l’Allemagne et s’installe à Paris où ils habitent dans un hôtel. Leur fille Rosa naît en 1934. Ils déménagent ensuite dans le 11ème arrondissement où naît leur troisième enfant André en 1941. Tuvia ouvre un petit atelier de couture à son domicile et fait des costumes pour homme tandis que son épouse trouve du travail comme assistante dans une clinique dentaire.

    Avec le début des persécutions tout d’abord envers les hommes, la concierge de l’immeuble s’occupe de trouver une cachette dans le grenier pour le père. Quand les persécutions s’étendent aux familles, le père sort de sa cachette et donne de l’argent à la concierge afin qu’elle s’occupe de la famille. Il est arrêté par les Allemands au début de 1942 et emmené à Drancy.

    Quand les Allemands viennent chercher la mère et les enfants, ils éclatent en pleurs. L’officier prend pitié d’eux et leur donne 24 heures pour se préparer. La mère contacte un membre de la Résistance afin qu’il cache les enfants. Par la suite, elle rejoint le même réseau de Résistance que sont amie Madame Tiercelin. Rosa prend son petit frère Michel qui est un bébé et Armand prend le petit André. Dvora demande à ses enfants de ne pas se séparer sous aucun prétexte et de se protéger les uns les autres. Puis, ils s’en vont à travers les égouts, accompagnés d’un prêtre Théomir Devaux. Les enfants  pleurent et ont peur. En chemin ils rencontrèrent un autre groupe d’enfants accompagné aussi par des religieux et ensemble, ils arrivent jusqu’à Notre-Dame. Les religieux enlèvent les Etoiles jaunes et donnent des vêtements propres aux enfants. Ils les soignent et leur enseignent les prières chrétiennes. Dvora va se cacher chez Madame Tiercelin.

    De Notre-Dame, les enfants sont envoyés vers un couvent, le Château de l’Ermitage  dans le département de la Sarthe. Il est situé dans un petit village de deux cents habitants. Le transfert se fait dans la voiture de Madame Tiercelin. Infirmière et experte en plantes médicinales, elle a une traction avant Citroën noire ressemblant aux véhicules de la Gestapo. Elle connait Dvora Majteles. Elle a aidé à faire sortir Tuvia Majteles de Drancy et le faire revenir chez lui et plus tard elle le conduit à Yvré le Polin où il est reste caché jusqu’à la fin de la guerre.

    Du Château de l’Ermitage les enfants Majteles arrivent dans la famille Busson par le biais du couple Marie et Auguste Landeau qui ont sauvé près de quatre-vingts enfants en les répartissant chez divers paysans.

    Albert et Marie-Louise Busson sont propriétaires de la ferme du Chandelier près de Mansigné dans le département de la Sarthe. Ils s’occupent des quatre enfants en plus de leurs propres enfants Jean, Gérard, Carlette et Cécile. La ferme est modeste. Elle comprend quatre lits. C’est une ferme traditionnelle avec des champs et des animaux, des poules, des oies et des lapins. Armand aide dans les travaux de la ferme et les autres enfants dans les travaux domestiques jusqu’à la fin de la guerre.

    Le 11 Janvier 2011, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné à Madame Léontine Tiercelin, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 12 mois.