Dossier n°12026 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Agnès (Delespaul) Breitburd

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 04/09/1908
Date de décès : 08/12/1995
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Paris (75016)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    David Gurewicz, originaire de Russie et son épouse Eugénie habitaient Moscou. En 1917, ils quittent la Russie pour Varsovie en Pologne où naît leur fille Mirra, le 27 février 1922. Quelques mois plus tard, ils arrivent à Berlin en Allemagne. Monsieur Gurewicz travaille dans le cinéma et son épouse n’exerce aucune profession.

    En 1933, la situation s’aggrave en Allemagne avec le boycott des magasins juifs. En 1934, Monsieur Gurewicz ayant un visa français, quitte Berlin et s’installe à Paris. Son épouse et sa fille viennent le rejoindre. La famille habite dans le 16ème arrondissement à Paris. La veille de la rafle du Vél´ d’Hiv, des bruits couraient que l’on allait arrêter tous les Juifs sauf les enfants et les personnes de plus de 60 ans. Le matin du 16 juillet 1942, la police vient arrêter Eugénie Gurewicz. Elle est déportée le 24 juillet 1942 par le convoi N° 10, sans retour. Monsieur Gurewicz qui avait plus de 60 ans ne fut pas arrêté.

    Prévenue par une amie, Mirra se réfugie à l’UGIF (Union Générale des Israélites de France) rue Lamarck (Paris 18e) où les employés avaient « une carte de légitimation ». Elle put se faire embaucher et y resta un mois dans l’attente de cette carte. En février 1943, on lui fit savoir qu’étant étrangère (réfugiée russe), la prolongation de sa carte ne serait pas renouvelée et qu’elle et son père devaient se cacher. Pour son père, il n’y avait pas de problème. Il trouva une pension de famille qui voulut bien l’accueillir mais pour Mirra, c’était plus difficile.

    M. Gurewicz avait un confrère, Monsieur Breitburd, marié à une française catholique, Agnès. Le couple avait trois enfants : France-Lyne, Didier et Patrick. Toute la famille était domiciliée Boulevard Exelmans dans le 16ème arrondissement à Paris. Monsieur Breitburd avait été arrêté et transféré à Drancy, non déportable car marié à une « aryenne ».

    Sans hésiter et malgré les risques de déportation pour elle, son mari et ses enfants, Agnès accepte, sans la connaître, d’héberger Mirra, lui demandant de ne pas sortir. Fin février, Mirra s’installe chez Agnès Breitburd et devient une parente pour le voisinage. Mirra est restée chez sa bienfaitrice jusqu’à la Libération et est rentrée chez elle, tout comme son père. Monsieur Breitburd a été libéré de Drancy.

    Le 16 février 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Agnès Breitburd le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse-Le journal toulousain du 22/12/2011Article de presse-Le journal toulousain du 22/12/2011
    Invitation cérémonie BreitburdInvitation cérémonie Breitburd