Dossier n°12036 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Paul Boucher

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 26/10/1894
Date de décès : 21/11/1984
Profession : Fermier

Julienne Boucher Gaulier

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 11/06/1898
Date de décès : 06/10/1978
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Saint-Pierre-de-Fursac (23290)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Icek et Laja Klap sont arrivés en France en 1935 avec six enfants. L’aînée Perlé est née en 1913, Binka née en 1915, Sonia née en 1916, Simon, Hélène née en 1924. Un enfant meurt avant la guerre. Perla était mariée avec Josek Goldgran, musicien dont la famille avait émigré en France. Binka avait épousé David Frenkiel, un chapelier qui travaillait avec son frère. Sonia était mariée avec Léon Eljassevic.

    Les Goldgran et leur fils Serge habitent à Paris dans le 3ème arrondissement. Les Klap et leur fille Hélène, les Frenkiel et leur fille Hélène et les Eljassevic habitent à Paris dans le 11ème arrondissement dans des appartements voisins.

    Au début de la guerre, David Frenkiel s’engage dans la Légion Etrangère et est démobilisé après la débâcle. Le 14 mai 1941, David Frenkiel se rend à la convocation du « billet vert » et est envoyé à Pithiviers. Perla fait appel à un de ses fournisseurs qui par l’intermédiaire d’une connaissance réussit à faire libérer son mari. Perla rejoint le reste de la famille dans le 11ème arrondissement à Paris.

    David Frenkiel avait un frère prénommé Jacques, chapelier qui habitait avec sa femme Pauline à Béziers, ville située en zone libre. La famille décide de partir pour Béziers à l’aide d’un passeur, d’abord les Frenkiel, puis les Klap et les Goldgran. A Béziers, en août 1942, Binka accouche d’une fille Monique. David se lie d’amitié avec des cheminots communistes. Avec leur aide, la famille arrive à se ravitailler dans la Creuse où David fait la connaissance d’agriculteurs, les Boucher. Avec l’aide et la complicité de ces gens, une partie de la famille quitte Béziers vers novembre 1942 et part dans la Creuse à Créchat en train. Un autre groupe arrive en voiture un peu plus tard.

    Dans la Creuse, certains membres de la famille sont hébergés dans une maison du village de Créchat (commune de Saint Pierre de Fursac). D’autres habitent en contrebas dans un des bâtiments d’une ferme appelée « la Chassage » appartenant à Paul et Julienne Boucher. Il s’agissait d’une dépendance de la ferme avec une grande pièce à vivre, au-dessus d’un grand four à pain et en dessous d’un pigeonnier. Le bâtiment était contigu à une grange appartenant aux voisins qui habitaient à 200 ou 300 mètres.

    Toute la tribu composée de douze personnes est restée cachée à Créchat. Les hommes participaient aux travaux de la ferme. Seul le grand-père Icek restait à la maison en faisant de la couture et des retouches pour les paysans du coin. Léon Eljassevic faisait également des vêtements. David Frenkiel faisait des fausses cartes d’identité. Josek Goldgran sculptait des boîtes en bois pour faire des mottes de beurre décorées. Il faisait des sacs et des cabas avec de la peau de vache tannée.

    Les Boucher qui avaient trois enfants, Georges, Eliane et Roberte ont protégé et sauvé toute la famille jusqu’à la Libération. Les gens du village ne les ont jamais dénoncés. On les informait à l’avance de l’arrivée des miliciens et des gendarmes pour qu’ils puissent se cacher.

    Toute la famille est repartie à Paris à la fin de la guerre. Elle a toujours gardé le contact avec les Boucher et leurs trois enfants.

    Le 15 février 2011, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Paul Boucher et à son épouse Madame Julienne Boucher.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie BoucherInvitation cérémonie Boucher
    23 octobre 2012 18:05:23

    Articles annexes