Dossier n°12153 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Marie-Louise Forget Devaux

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 18/02/1905
Date de décés : 03/03/1966
Profession : Femme au foyer

Localisation Ville : Villedieu-sur-Indre (36320)
Département : Indre
Région : Centre-Val de Loire

L'histoire

Le contexte du sauvetage :

Au début des années 40, la famille Szprinca Laja Borensztejn qui inclue le mari Abram, leur fils Samuel les parents et les sœurs, soit huit personnes s’enfuient de Belgique et se refugient à Paris.

Le père Abram Borensztejn est arrêté peu de temps après et est envoyé  à Saint Cyprien. Le reste de la famille va à Béziers où ils trouvent un logement. Szprinca qui était enceinte se rend à saint Cyprien d’où elle obtient la remise en liberté de son mari après moult supplications.

Au mois de septembre 1940, leur fille Charlotte vient au monde et elle est soignée par un pédiatre du nom de Gaston Levy qui a quitté Paris pour Béziers. Des liens d’amitié se tissent entre le médecin et la famille Borensztejn.

Description des événements :

Le docteur Gaston Levy s’apprête à quitter Béziers pour s’installer à Limoges. Etant donné l’aggravation du danger à Béziers au printemps 1941, il propose de prendre le bébé Charlotte avec lui. Malgré ses réticences, la famille accepte.

En juin 1942, une descente a lieu dans l’appartement du Docteur Levy à Limoges. Afin de sauver la petite Charlotte ainsi qu’un autre bébé du nom de Freddy, il les fait cacher dans un petit village du coté de Chateauroux à Villedieu sur Indre. Le maire de la ville  emmène les deux bébés chez deux femmes dignes de confiance qui habitent Mehun.

Marie-louise Forget qui a pris Charlotte et Mme Pantier qui a recueilli Freddy. Le docteur Levy raconte aux deux femmes que les enfants ont survécu à un bombardement qui a couté la vie à leurs parents. Pour assurer la sécurité des enfants, les parents avaient tous les renseignements concernant la cachette de leurs enfants. Seul le maire du village et le curé savaient qu’ils étaient juifs. Ils changèrent leurs noms de famille ainsi Charlotte devint Charlotte Forget. La mère, Szprinca demanda au docteur Levy de voir sa fille. Il céda et insista qu’elle ne révèle pas qu’elle était la mère de la petite fille, mais se présente comme sa tante.

La mère vint avec son fils à Mehun où eu lieu la rencontre qui fut très émouvante. Marie Forget qui était la mère d’une fille de 18 ans nommée Suzon et d’un garçon André raconta que son mari était prisonnier en Allemagne. Marie Forget aimaient beaucoup La petite Charlotte et s’en occupait bien. La mère Szprinca s’en alla rassurée et retourna là où elle se cachait,  à Pezenas.

Au mois d’avril 1944 l’information d’une rafle à venir circula, là ou se trouvait la mère de Charlotte avec son fils Roger à Neuvic-Entier à la maternité des mères filles. C’était suite à une dénonciation de la directrice de l’institution. Elle habilla son fils Roger avec des vêtements de fille pour éviter que la milice et les allemands vérifient s’il était circoncis et s’enfuit.

Elle décida, car elle n’avait pas d’autre choix que d’aller se réfugier chez Marie-louise Forget là où se trouvait Charlotte.

Après une voyage plein de péripéties du à la dangerosité pour les juifs de prendre le train ou tout autre transport public, elle arriva à Limoges puis à Villedieu-sur-Indre où elle fut accueillie à la gare par Marie-louise Forget.

Szprinca lui raconte qu’elle ést sans nouvelles de son mari, qu’elle a besoin d’un lieu pour s’occuper de son fils Roger ainsi que de gagner sa vie. Marie Forget la reçoit pour la nuit, lui assurant le gite et le couvert. Elle convoque une réunion familiale qui comprend sa mère et son frère. Personne ne sait que Roger était en fait le frère de Charlotte.

Au matin, Marie Forget dit à Szprinca qu’ils ont décidé de l’aider. Roger restera chez Marie-Forget. Le frère de Marie  donnera du travail à Szprinca comme jardinière à proximité à Chamouseau dans une pension pour enfants.

La directrice de l’établissement Mme Lefèvre à qui on avait parlé de la réfugiée Belge, l’accepte et elle peut habiter à la pension mais sans son bébé.

Grace à ce logement et son salaire, Szprinca peut assurer les besoins de Roger qui est resté chez Marie Forget.

L’arrivée de Szprinca avec son bébé chez Marie Forget sans que n’en soit informée les organisations juives fait craindre que quelqu’un ne dénonce à la police que des enfants juifs se cachent chez Mme Forget. (Il semble que l’information vienne d’une autre femme juive qui a assisté à l’arrivée de Szprinca)

Quelques mois passèrent mais en conséquence de la dénonciation à Chamouseau, Szprinca dut s’enfuir à nouveau laissant Roger chez Marie-Forget. La prise en charge des enfants fut assurée par le Joint et l’O.S.E.

Charlotte et Roger restèrent jusqu’à la fin de la guerre chez Marie Forget puis rejoignirent leurs parents.

Le 15 novembre 2011, l’Institut Yad vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Forget Marie-Louise.

 

à droite marie-Louise FORGET avec la petite charlotte Borensztejn et Jacqueline, sa nièce

Charlotte et Roger dans la maison de Marie Forget

Documents annexes

Article de presse - La nouvelle rĂ©publique du 22/10/2013 Article de presse – La nouvelle rĂ©publique du 22/10/2013
16 juillet 2018 12:12:14
Article de presse - La nouvelle rĂ©publique du 05/10/2013 Article de presse – La nouvelle rĂ©publique du 05/10/2013
16 juillet 2018 12:11:26
Invitation  cérémonie Forget Invitation cérémonie Forget
9 octobre 2013 12:05:03

Articles annexes