Dossier n°12171 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Ernest Maurice

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 15/09/1880
Date de décès : 10/02/1955
Profession : Chef de gare, cultivateur

Yvonne (Chardon) Maurice

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 27/09/1890
Date de décès : 23/11/1985
Profession : Cultivatrice, famille d’acceuil pour enfants placés par l’Assistance Publique
    Localisation Ville : Chailles (41120)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    La famille Boudé habitait avant la guerre à Paris dans le 18ème arrondissement. Le père, Jacques Boudé était né en France de parents immigrés de Pologne vers 1910. Sa femme Marjem Buda était née à Jask en Pologne et arrivée en France avec sa famille en 1925 à l’âge de 14 ans. En réalité, ils avaient le même nom de famille à la naissance (Buda) car ils étaient cousins germains par leurs pères. Jacques était tailleur pour hommes, travaillant dans l’atelier de son père et Marjem était finisseuse. En juillet 1938 naissent des jumelles Monique et Josette. Une troisième fille naît en 1940.

    Jacques est mobilisé dès le début de la guerre, fait prisonnier en juin 1940 jusqu’à la fin de la guerre. Il reste constamment hospitalisé après la guerre et décède en 1956.

    Marjem travaille dans l’atelier de son père et reste à Paris avec ses trois filles. En 1941, une collègue de travail lui donne les coordonnées d’une personne pouvant accueillir et cacher les enfants. Elle les confie à une première famille dans le Loir et Cher qui ne peut les garder que trois mois. Puis elles sont redirigées vers la ferme d’Ernest et Yvonne Maurice à Chailles qui acceptent les enfants. Marjem les informe dès le début qu’elle et ses filles sont juives.

    Les Maurice hébergent aussi trois adolescents, Jeannine et Robert qui leur avaient été confiés dès leur naissance par l’Assistance Publique ainsi que Nicole âgée de seize ans confiée par sa mère. Les Maurice ont un fils Roger né en 1913 qui n’habite plus avec eux.

    Les fillettes sont restées à la ferme jusqu’à la Libération. Elles allaient à l’école maternelle, puis à l’école primaire. Elles ont été traitées avec amour, elles ont connu la sécurité et le respect. Leur Maman qui était restée dans son appartement à Paris, est venue les voir plusieurs fois en prenant des risques. Les habitants du village ont toujours ignoré l’identité juive des fillettes. Elles étaient « des petites parisiennes ». Madame Boudé essayait de donner un peu d’argent à Madame Maurice mais cette dernière refusait régulièrement.

    Jacques Buda (le frère de Marjem) a été également caché chez les Maurice pendant un temps.

    Les familles Boudé et Maurice sont toujours restées en relation après la guerre.  La mère des trois filles est décédée en 2009 et tout la « famille de Villelouet » est venue à l’enterrement.

    Le 10 juillet 2011, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Ernest Maurice et à son épouse Madame Yvonne Maurice.

    Documents annexes

    PhotosPhotos
    22 novembre 2014 09:14:39

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