Dossier n°12178 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Jean-Auguste Rateron

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 01/05/1887
Date de décès : 21/07/1972
Profession : Maçon

Noëllie (Touron) Rateron

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 05/06/1889
Date de décès : 12/06/1962
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Felletin (23500)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Les époux RATERON, décédés, demeurant pendant la guerre à FELLETIN, Route de Tulle, y ont hébergé et caché mon père adoptif Nicolas DEUTSCH/DEGRÉ, depuis l’arrestation de sa famille par les allemands jusqu’à la Libération. Pendant toute cette période, il est resté chez eux dans une chambre au premier étage et personne de la population locale n’était au courant.

    Après être passé en zone libre en août 1942 avec sa femme, ses trois enfants et son père, Nicolas DEUTSCH avait obtenu de la mairie de Felletin le 24 novembre 1942 son autorisation de séjour. La famille a résidé quelques temps  dans l’hôtel Levêque, avant de trouver une location à La Jasseix, Commune de Croze.

    Par l’intermédiaire de son fils aîné Georges, il fait leur connaissance. Ces personnes lui indiquent qu’ils disposent de deux chambres au premier étage, et qu’en cas de danger, lui et sa famille pourraient s’y cacher en toute discrétion.

    Le 4 novembre 1943, la Gestapo s’arrête devant les bâtiments occupés par la famille de Nicolas DEUTSCH. Pensant être le seul menacé, il s’enfuit vers une ferme où il s’approvisionnait en lait. Il y reste caché jusqu’au soir et demande aux fermiers de prévenir sa famille qu’il est en sécurité. Vers vingt-trois heures, la fermière est de retour, accompagnée de l’adjoint au maire, pour lui annoncer que toute sa famille avait été arrêtée…..

    Mon père adoptif s’est rendu dès le lendemain chez M. et Mme RATERON, qui l’ont accueilli avec beaucoup de bonté. Il y est resté caché près d’un an. Pendant cette période, il a effectué, en vain, de nombreuses démarches à Paris pour tenter de retrouver sa famille en passant à plusieurs reprises la ligne de démarcation avec une fausse carte d’identité établie au nom de Pierre GUINOT.

    Yolande DEUTSCH, sa femme alors enceinte de quatre mois, Georges, Marie Eve, Pierre, ses enfants, et Maurice, son père, ont été internés au camp de Drancy le 12 novembre 1943, déportés à Auschwitz le 7 décembre 1943 (convoi n° 64) et gazés dès leur arrivée.      

    C’est grâce au courage de Monsieur et Madame RATERON, que j’ai toujours appelés « tonton » et « tante » jusqu’à leur mort, que Nicolas DEUTSH/DEGRÉ n’a pas subi le même sort.

    Thomas DEGRÉ

    Le 29 août 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jean-Auguste Rateron et son épouse Noëllie.

    Documents annexes

    Article de presse - La Montagne du 29/04/2013Article de presse – La Montagne du 29/04/2013
    30 novembre 2014 10:02:34
    Article de presse - L'écho de la Creuse du 02/05/2013Article de presse – L'écho de la Creuse du 02/05/2013
    30 novembre 2014 10:01:48
    Invitation  cérémonie RateronInvitation cérémonie Rateron
    27 avril 2013 17:38:36

    Articles annexes