Les Justes
Henriette (Puzo) Lassort
Année de nomination : 2011Date de naissance : 31/03/1908
Date de décès : 09/11/2002
Profession : Cultivatrice
Zélie (Salles) Lassort
Année de nomination : 2011Date de naissance : 23/10/1880
Date de décès : 21/12/1965
Profession : Cultivatrice
Département : Lot-et-Garonne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Guillaume Bloch, né en 1888 en Allemagne est commerçant. Il épouse Frieda et ont trois enfants nés à Fribourg en Allemagne, Gertrude née en 1923, Rudy en 1925 et Edith en 1928. Il émigre en France en 1933. Frieda rejoint son époux avec les enfants, et la famille habite boulevard Soult à Paris 12ème. Guillaume Bloch est représentant de commerce.
Dès 1941, Guillaume Bloch et sa fille Gertrude fuient à Lyon, rejoints après les rafles de juillet 1942 par sa femme et ses deux autres enfants. En septembre 1942, ne se sentant pas en sécurité, la famille fuit à nouveau et trouve refuge au lieudit « Le Moulin de Madame » Route de Casseneuil, près de Villeneuve sur Lot dans le Lot et Garonne. La famille réfugiée est sans faux papiers, sans maison et sans travail, ils ont donc que très peu de ressources. Ils rencontrent alors la propriétaire d’une petite maison en dehors de la ville qui veut bien leur louer tout en leur faisant comprendre que les gens d’ici n’aiment pas les étrangers.
Explorant les environs, Frida Bloch et sa fille Edith parviennent après avoir traversé un champ, à une ferme habitée par Zélie Jeanne (dite Marie) Lassort, sa belle-fille Henriette Lassort et ses deux enfants, Robert 14 ans et Jackie 5 ans. L’époux d’Henriette est prisonnier en Allemagne. Les deux femmes et Robert assurent l’exploitation des terres. Frieda confie la situation et la détresse dans laquelle se trouve sa famille et propose de faire de la couture.
Dès cet instant naît une longue et chaleureuse amitié. Le lendemain, Marie qu’ils appelleront « Manétou » apporte des victuailles à la famille Bloch qui vit dans la clandestinité et prononce ces simples mots : « Si vous avez besoin de quelque chose… ». Les familles Bloch et Lassort partagent les activités comme les moissons, la cueillette, les vendanges et les fêtes.
Frieda Bloch offre ses talents de couturière au voisinage. Marie et Henriette Lassort apportent aux Bloch le réconfort affectif et l’aide matérielle dont elle a besoin.
La Gestapo et la Milice française rôdent dans les parages. Henriette fait partie de la résistance. Elle est renseignée par Monsieur Pottier, un policier du commissariat et elle prévient les Bloch dès qu’il y a danger. La famille se cache alors dans la grange des Lassort.
Villeneuve-sur-Lot a particulièrement été marquée par une milice française très active ou dénonciations et arrestations de Juifs se multipliaient, au total 473 juifs furent arrêtés et déportés. Les Bloch vivaient dans la peur et à leurs angoisses se mêlaient le sentiment qu’ils étaient protégés par les Lassort que le destin et la chance avaient conduite sur leur chemin, et qui, à leurs risques et périls les ont sauvés d’une mort certaine.
Monsieur et Madame Smiloski et leur père Monsieur Wagner ont été également hébergés dans une cabane située au fond du jardin de la famille Lassort.
A la Libération, les cinq personnes de la famille Bloch, sains et saufs regagnent Paris et ne réussissent à rentrer dans leur appartement qu’après un procès. Des liens très forts unissent les familles Bloch et Lassort.
Le 14 août 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Zélie Jeanne Lassort et sa belle-fille Henriette Lassort, le titre de Justes parmi les Nations