Dossier n°12255 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2011

Elisabeth (Leautrou) Chabrol

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 09/11/1888
Date de décès : 04/10/1965
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Chatelus-le-Marcheix (23430)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 22 Octobre 2012

      L'histoire

      Elisabeth Chabrol
      En 1938, à 50 ans, Elisabeth (Louise) CHABROL, veuve et cherchant du travail,   est entrée au service d’André et Ida Heilbronner comme femme de chambre à Paris.

      En 1939, à la déclaration de guerre, André, comme tous les citoyens, est mobilisé.

      Membre du Conseil d’Etat, André le suit lorsque celui-ci se replie à Angers puis Royat. Jusqu’à ce que, en 1940,  le gouvernement du Maréchal Pétain interdise aux personnes juives l’accès aux carrières de la fonction publique, commerciales et industrielles.

      Devant l’entrée des troupes allemandes et la politique raciale de l’Etat français Elisabeth Chabrol comprend et s’émeut du danger. Elle propose aux Heilbronner de se réfugier en Creuse dans sa maison de Boissieux, commune de Châtelus-le-Marcheix, en zone libre, où vit également le reste de sa famille, sa mère, sa fille, son gendre et leurs enfants. C’est ainsi que Philippe, né en 1932, Anne-Marie, née en 1933 et Sylvie, née en 1938 sont devenus en 1940 des petits creusois d’adoption.

      Suite à son exclusion du Conseil d’Etat en 1940, André dut chercher à gagner sa vie. En 1942, un ami fidèle lui trouva un emploi subalterne à Vichy. Acceptant sans hésiter de quitter Boissieux, Elisabeth Chabrol le rejoignit avec Ida et les enfants.

      Las, dès juillet 1943, prévenus d’une arrestation imminente, il s’est avéré indispensable de fuir. Une fois encore la maison de Boissieux s’est faite hospitalière et  servit de repli. Dès lors André s’engagea dans la Resistance locale, aux FFI.

      L’attitude d’Elisabeth Chabrol fut, en tous points et tous moments, remarquable, profondément courageuse. Elle savait qu’au village certains auraient pu parler,  dire que des juifs se cachaient à Boissieux. Quand il s’est avéré que le gouvernement de l’Etat français avait retrouvé la trace d’André Heilbronner, Elisabeth Chabrol crut bon que la famille se disperse. Ayant toujours su établir des rapports de confiance, elle trouva des fermes reculées, qui accueillirent les enfants, les filles dans l’une, Philippe dans une autre.

       Lorsque, en juillet 1944 l’armée allemande, remontant d’Oradour sur Glane, où elle avait commis des massacres, se déployait à proximité, Elisabeth (Louise) jugea qu’il fallait s’éclipser. Prenant  sous son aile Ida et les enfants, elle partit avec eux et quelques villageois, se cacher dans les bois.

      La famille Heilbronner put regagner Paris à l’automne 1945. Elisabeth Chabrol est restée à son service jusqu’en 1950, date à laquelle elle est retournée en Creuse s’occuper de sa propre mère. Jusqu’à sa mort en 1965 Philippe, Anne-Marie et Sylvie sont revenus chaque été auprès d’elle.

      Le dévouement que portait Elisabeth (Louise) Chabrol à cette famille juive n’avait d’égal que l’amour que les Heilbronner lui portaient en retour. Dans son témoignage, Anne-Marie écrit : «  C’était non seulement une femme intelligente, mais plus que tout, une femme de cœur et j’aimerais que ses enfants et petits enfants – et les générations futures – connaissent l’attitude de leur ancêtre et qu’ils en soient fiers ».

      Le 10 octobre 2011 l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » à Elisabeth Chabrol.

      Sylvie, Elisabeth, Anne-Marie, Phillipe, Hélène Picot

      Jacqueline Picot, Philippe, Sylvie, Mme Leautrou mère, Anne-Marie, Mr Picot

      Elisabeth, Philippe,  Hélène

      Hélène, Sylvie, Elisabeth, Anne-Marie

      Elisabeth et Sylvie

      Documents annexes

      Invitation cérémonie ChabrolInvitation cérémonie Chabrol
      25 octobre 2012 16:47:23

      Articles annexes

      Aucun autre article