Dossier n°12289 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Raoul Houdaille

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 23/08/1898
Date de décès : 14/03/1983
Profession : Cafetier

Marie Houdaille Loye

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 19/05/1895
Date de décès : 24/03/1972
Profession : Cafetière

Jeannine Cheremetieff

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 16/07/1922
Date de décès : 26/12/2007
Profession : Cafetière
    Localisation Ville : Besançon (25000)
    Département : Doubs
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Gabrielle Houdaille
     

    Raoul Houdaille

    Jeannine Cheremetieff
    Originaire d’Alsace, la famille paternelle de Nicole Zivi est française depuis de nombreuses générations. Sa famille maternelle, les Meyer vivent à Besançon et sont marchands forains.

    Mobilisé dès septembre 1939, Joseph ZIVI, le père bénéficie d’une permission pour épouser Blanche Meyer à Besançon le 20 avril 1940, puis retourne sous les drapeaux tandis qu’elle reste vivre chez ses parents.

    Fait prisonnier, Joseph est envoyé en stalag en Allemagne mais il est rapatrié le 29 août 1941 arrêté le 15 janvier 1942 au domicile de ces beaux parents il partira pour Auschwitz par le convoi N°1 et ne connaitra pas sa fille Nicole née le 11 juin 1942.

    Nicole et sa mère vivent chez les grands parents Meyer mais les trois adultes sont arrêtés à leur tour en février 1944. Ils feront tous les trois partie du convoi N°69 pour Auschwitz. La petite Nicole qui n’a pas encore deux ans est laissée seule dans son berceau mais des voisins de paliers, les Alix qui ont assisté à l’arrestation, viennent la chercher et la gardent une journée.

    Les propriétaires du café situé à côté du domicile des Meyer, Raoul Houdaille et Gabrielle Houdaille viennent à leur tour chercher l’enfant. Pour ne pas éveiller les soupçons des soldats allemands qui fréquentent le café, ils font passer Nicole pour la fille de Jeanine. Aussi longtemps que Blanche et ses parents vont rester internés à Besançon avant leur départ pour Drancy, ils recevront la visite quotidienne de Jeanine et de  Nicole.

    Nicole continuera à vivre chez ses sauveteurs jusqu’à son mariage en 1966. Raoul Houdaille sera institué son tuteur légal. Nicole considère ses parents adoptifs comme les siens, elle leur doit la vie.

    Le 6 août 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Raoul Houdaille, Gabrielle Houdaille et Jeannine Cheremetieff.

    Le témoignage

    Joseph Zivi et Blanche Meyer se marient à Besançon, le 20 avril 1940.

    De cette union, naît notre grand-mère maternelle, Nicole, le 11 juin 1942, à la maternité de l’hôpital de Besançon. Son père est déjà mort dans les chambres à gaz nazies d’Auschwitz, mais nul ne le sait encore. 18 février 1944, Blanche et ses parents Moïse et Jeannette Meyer résidant au 13 rue Battant sont arrêtés sur dénonciation.
    Nicole est laissée dans son berceau. Blanche, Moïse et Jeannette sont détenus au lycée Saint Joseph de Besançon du 18 au 24 février 1944, date à laquelle ils sont dirigés sur Drancy puis Auschwitz le 6 mars 1944 où ils périront à leur tour.
    Des voisins de palier, Pierre et Violette Alix, témoins de l’arrestation de EmilLe Zivi-Meyer recueillent notre grand-mère et la gardent une journée.
    Raoul Houdaille et Gabrielle Houdaille(propriétaires du café du 20è siècle situé 11 rue Battant) viennent la chercher; ils pensent la garder jusqu’au retour de ses parents (ignorant le sort réservé aux Juifs).

    Comme les militaires allemands fréquentent leur établissement, pour ne pas éveiller de soupçons, ils la font passer pour la fille de Jeanine, leur fille (alors célibataire !!!). Malgré cela de nombreuses lettres de dénonciation arrivent au Commissariat de police de Besançon, toutes déchirées par le commissaire.
    Cependant, malgré toutes ces précautions, Raoul Houdaille passe toute une journée d’interrogatoire à la kommandantur; les circonstances de sa libération nous sont inconnues. Jeannine Houdaille , avec l’aide du commissaire de police fait sauter les scellés de l’appartement de ses grands parents et récupère quelques photographies, quelques objets et papiers.
    Chaque jour, pendant l’internement à Besançon de la famille de Nicole, Jeannine l’emmène les voir au risque de se faire incarcérer elle aussi.
    Après l’arrestation de Raoul Houdaille, sa famille pense la cacher ailleurs mais la guerre cesse. En 1946, L’oeuvre de secours aux enfants « s’intéresse à son cas Certains membres de sa famille, ayant appris son existence souhaitent la placer dans un orphelinat. La famille Houdaille Chérémétieff (Jeannine s’est mariée en 1945 avec Georges Chérémétieff, jeune ingénieur chimiste; ils deviendront industriels) s’oppose de tout son coeur à cette décision avançant le fait qu’ils ont risqué leur vie pour elle.
    La famille Bloch- Gensburger et Lévy (devenue Laurey). (Madame Caroline Gensburger épouse Bloch est cousine de son père) entrée en contact avec la famille d’accueil de notre grand mère oeuvre pour que celle-ci puisse la garder.
    Raoul  Houdaille et Gabrielle Houdaille désirent l’adopter, mais ceci semble impossible.

    Après le premier jugement déclaratif de décès concernant sa mère (document de Juillet 1948, son tuteur provisoire est Raoul Houdaille.
    La tutelle définitive est acquise le 3 mars 1955.
    Notre grand-mère reste dans cette famille jusqu’à son mariage avec notre grand-père Michel François le 19 août 1966 qui lui aussi est bien accueilli.
    Nos relations avec les descendants de la famille Houdaillé-Cheremetieff sont toujours très bonnes.

    Documents annexes

    Article de presse - Revue de presse des Huissiers du 08/06/2013Article de presse – Revue de presse des Huissiers du 08/06/2013
    29 juin 2015 09:51:41
    Invitation  cérémonie HoudailleInvitation cérémonie Houdaille
    15 mai 2013 15:59:49

    Articles annexes