Dossier n°12351a - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Paul Lecomte

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 11/07/1887
Date de décès : 03/02/1973
Profession : Métayer

Fernande (Genilleau) Lecomte

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 18/07/1895
Date de décès : 02/03/1973
Profession : Femme au foyer
    Localisation Ville : Châtillon-sur-Indre (36700)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Eté 1949 à la ferme de la gavaudière Paul & Fernande LECOMTE
    Luzer (Louis) Grosman est né en 1901 à Lubien en Pologne. Il vient en France vers 1921.

    Pessa Bajla (Paulette)Rozenblum est née en 1903 à Poddebice en Pologne.

    Luzer Grosman épouse Pessa Bajla en janvier 1932.

    Ils ont 2 enfants, Henri né en 1932 et Ginette née en 1937. La famille habite rue de Cromicy à Reims (51-Marne). M. &Mme Grosman exploitent un magasin de bonneterie et vêtements, « Au petit bénéfice ».

    En mai 1940, ils évacuent Reims. À leur retour, ils  habitent 59 rue de Chanzy. En juin 1942, ils doivent porter l’Étoile Jaune.

    En août 1942, l’inspecteur de police Raymond BOURLON les prévient de la rafle qui est programmée. Luzer Grosman s’enfuit en zone libre, à Châtillon-sur-Indre, où se trouve déjà son beau-frère Abraham Major Rozenblum. Ce dernier sera malheureusement arrêté et déporté à Maïdenek par le convoi 51, le 06/03/1943. Il y est assassiné. 

    Paulette Grosman et ses deux enfants se cachent chez Mme Bourgeteau rue du Colonel Lamy à Reims. Dans son « deux pièces cuisine » où elle vit avec sa fille Georgette, cette courageuse personne abrite déjà la soeur de Paulette, Rosa Rozenblum, sa belle-sœur Ella Rozenblum et ses enfants, Serge et Gilberte. Les familles vivent à l’étroit, recluses, la nourriture manque.

    Au bout de deux mois environ, Paulette Grosman et ses enfants passent la ligne de démarcation afin de rejoindre Luzer Grosman.

    Henri et Ginette sont d’abord confiés à une nourrice. C’est une malheureuse expérience.

        Le docteur René Clouzeau, maire de Châtillon jusqu’à l’occupation, recommande les enfants Grosman à Paul et Fernande Lecomte. Ils sont métayers dans une ferme  située à 3 km de la ville de Châtillon. Les propriétaires sont défavorables au régime de Vichy.

    Paul Lecomte va, en carriole, chercher Ginette et Henri. Il les fait passer pour ses neveux.

    À ‘La GAVAUDIÈRE’, les enfants sont reçus comme faisant partie de la famille.

    Les enfants Lecomte, Raymonde et son époux Rolland Bourdeau, Germaine née en 1925, Guy né en 1929 vivent à la ferme. Paul, le fils aîné, est prisonnier de guerre, Maxime a rejoint le maquis.

    En octobre 1943, Henry est inscrit à l’école de Châtillon, ce qui lui permettra de voir parfois ses parents qui se cachent dans cette ville. Louis et Paulette Grosman rendent très rarement visite à leur petite Ginette de 6 ans. Guy Lecomte se souvient qu’Henry. Ils allaient ensemble, à travers champs, à l’école.

    Pendant le week-end du 27-28 août 1944, des combats acharnés ont lieu au niveau de la Gavaudière’, entre des troupes françaises et un convoi allemand. Les Allemands incendient une partie de la ferme. Henri est chez ses parents. La famille Lecomte, protégeant la petite Ginette fuit la zone des combats.

    Reims libéré, les Grosman décident de rentrer. Ils ont du mal à récupérer leur appartement.

    La famille Gosman est restée en contact avec la famille Lecomte. Ces fermiers ont accueilli les enfants Henri et Ginette Grosman, les traitant comme leurs enfants. 

    Le 8 mai 2012, Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Paul Lecomte et son épouse Fernande.

    Documents annexes

    Invitation  cérémonie LecomteInvitation cérémonie Lecomte
    15 juillet 2013 14:58:54

    Articles annexes