Dossier n°12352 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Clément Houth

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 04/03/1900
Date de décès : 08/10/1978
Profession : Imprimeur

Jeanne Houth Silvet

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 12/10/1892
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Sevran (93270)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Île-de-France

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 06 Juin 2013

      L'histoire

      Portrait Jeanne et Clément Houth
      Pendant l’occupation allemande, Jeanne et Clément HOUTH  habitaient Sevran, petite ville ouvrière de Seine-Saint-Denis, qu’une industrie de guerre

       (Poudrerie  Nationale, Compagnie des Freins Westinghouse, Kodak…) exposait particulièrement à la surveillance et aux représailles de l’ennemi. 

      Le couple vivait avec ses enfants dans un pavillon situé 10 rue de la Paix. Clément HOUTH qui était imprimeur, faisait partie de la Résistance locale que la présence toute proche du camp de Drancy sensibilisait aux persécutions antisémites. En plein accord avec son épouse, à la demande de l’OSE, il avait accueilli chez lui la petite Nicole Garbarz. 

      A la même époque Bereck  GRYN, juif émigré de Pologne arrivé à Paris dans les années 20, avait rejoint les réseaux du « MOI »,  laissant ses deux enfants, (Hélène née en  1929 et Samuel né en 1940),  à la garde de leur mère. Tous trois furent arrêtés  lors de la Rafle du Vel d’Hiv, internés à Pithiviers puis transférés à Drancy et finalement relâchés  en août 1942. «  A ma connaissance écrit aujourd’hui Samuel qui n’avait alors que 2 ans 1/2, je suis le seul enfant  rescapé de ces deux camps » 

      Profitant de cette mise en liberté inespérée et précaire pour mettre ses enfants à l’abri de nouvelles poursuites, Madame GRYN demanda à son amie d’enfance Madame GARBAZ, l’adresse de la famille chez qui se trouvait cachée sa fille Nicole.. Non seulement les HOUTH acceptèrent de prendre en charge le tout jeune Samuel, mais ils  ouvrirent  aussi  leur porte à sa cousine Arlette Numberger, portant au nombre de trois les enfants juifs cachés à leur foyer. 

      Dans le témoignage qu’a adressé  Samuel GRYN pour demander que soient reconnus Justes parmi les Nations ceux qu’il appelait affectueusement quand il était petit « Tata et Tonton HOUTH », il souligne l’immensité du danger qu’ils encoururent, dans cette région où police collaborationniste, milice et gestapo multipliaient contrôles, arrestations et représailles et il évoque avec tendresse les attentions dont il fut entouré.

      Il frissonne rétrospectivement de terreur en racontant l’escapade qu’il fit, malgré l’interdiction,  avec sa cousine Nicole jusqu’à la rue d’Aulnay sous Bois à Sevran où se trouvaient des soldats allemands qui leur offrirent des biscuits. Il se demande souvent s’il leur a parlé français ou  yddish mais se souvient avec précision de la gifle qu’il reçut de Tonton à son retour et des cris poussés par Tata qu’il entend encore se lamenter  quand il fait des   cauchemars.

      En 1947, Simon qui vit aujourd’hui en Israël,  retrouva sa mère  et sa sœur qui s’étaient réfugiées dans une maison d’enfants sous les noms de Françoise et Hélène GREGOIRE ;

      Le 27 juin 2012 Yad vashem a décerné le titre de Juste parmi les nations à Clément Houth et son épouse Jeanne.

      Samy chez les Houth en 1945

      Libération de Sevran en 1945

      Le témoignage

      Samuel GRYN est né le 18 avril 1940. Ses parents, ouvriers tailleurs, s’étaient rencontrés à Paris, venant l’un et l’autre de Pologne. La soeur de Samuel, Hélène, est née en 1929. Ils furent tous pris lors de la rafle du 16 juillet 1942. Libérés de Drancy le 17 août 1942, le père part se cacher. Mme GRYN contacte alors une de ses amies, Mme GARBARZ, dont la fille – Nicole – avait été placée par l’OSE dans la famille HOUTH.

      Clément et Jeanne HOUTH vont accueillir Samuel d’août 42 à juillet 47. Sa mère et sa soeur sont cachées par ailleurs. De plus, la mère de Samuel demande à M. & Mme HOUTH d’héberger également sa cousine, Arlette.

      M. & Mme HOUTH habitent à Sevran (Seine St-Denis) dans un petit pavillon. Cette zone est très proche de Drancy et est donc constamment contrôlée. M. HOUTH est imprimeur et membre d’un réseau de résistance. Tout ceci augmente le danger couru en cachant ces petits enfants juifs.

      Documents annexes

      Discours du représentant de l'ambassade d'IsraëlDiscours du représentant de l'ambassade d'Israël
      15 juillet 2013 15:37:23
      Invitation  cérémonie HouthInvitation cérémonie Houth
      15 juillet 2013 15:36:21

      Articles annexes

      Aucun autre article