Dossier n°12435a - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Juliette (Roqueirol) Boudou

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 27/09/1916
Date de décès : 28/11/2017
Profession : Magasinière
    Localisation Ville : Avignon (84000)
    Département : Vaucluse
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Juliette Boudou
    Abraham Borowski né en Pologne le 13 octobre 1891 arrive à Paris en 1922, accompagné de sa femme Ryfka (née Brzostek) et de leurs trois enfants, Georges (Haim), Léon (Zalmen) et Robert (Reuven) tous nés en Pologne. En 1925 leur quatrième garçon Benjamin vient au monde à Paris.

    Ils demandent la nationalité Française et l’obtiennent en 1928, mis à part leur dernier, né sur le sol français. La famille habite dans le 20ème arrondissement et le père gagne sa vie en tant qu’artisan maroquinier.

    Au printemps 1941, quand les rafles des juifs débutent (14 mai 1941, les hommes juifs d’origine étrangère sont convoqués par la police parisienne) les deux frères Georges et Robert décident de passer en zone libre et arrive à Avignon. Sur place ils travaillent à l’usine Artigue. Un an plus tard, le 16 aout 1942, les deux autres frères décident de rejoindre leurs ainés en zone libre.

    Avec l’aide d’Yvonne Landi, âgée de 20 ans, qui est alors serveuse dans le restaurant « Chez Astier » et où les frères ont l’habitude de manger, ils louent un appartement en septembre 1942. Suite à la rafle du Vel d’Hiv et de peur qu’on leur retire la nationalité française, les parents rejoignent leurs enfants en zone libre et habitent dans la même maison, un étage au dessus.

    En 1943, Yvonne Landi va à Paris pour chercher les deux cousins des frères Borowski( fils des deux sœurs du père) Samuel et Marcel Topeza âgés de 7 et 8 ans. Elle les héberge chez une femme et par la suite il va s’avérer qu’il s’agit de Juliette Boudou qui habite à proximité des parents d’Yvonne Landi. Plus tard, elle aidera aussi la sœur d’un des cousins, Lota Topeza,  lui trouvera un logement et lui procurera des faux papiers.

    Le 30 mars 1944 à 4 heures du matin, deux officiers de la gestapo débarquent dans l’appartement des garçons. Ils leur ordonnent de préparer leurs affaires et de les rejoindre, lorsqu’ils seront prêts. Les deux officiers de la gestapo quittent l’appartement et les frères en profitent pour avertir leurs parents. Robert et Benjamin s’enfuient par les toits. Entretemps, leur père ferme les volets et la fenêtre de sa chambre. Il verse de l’éther autour du lit ou il s’allonge au coté de son épouse. Les hommes de la gestapo défoncent la porte et l’un d’entre eux tente de les extraire du lit tandis que le second lui dit : « tu vois bien qu’ils sont vieux et malades, ils mourront tout seul ». Deux heures plus tard après que les allemands soient partis, les enfants reviennent chercher les parents et le soir même, ils vont se réfugier dans l’appartement des parents d’Yvonne Joseph et Henriette Landi qui acceptent sans hésitation, malgré le danger, de les recevoir chez eux. En effet, dans la maison il y avait aussi cinq petits enfants et la peur d’une dénonciation était réelle.  Joseph Landi qui travaille à la SNCF dort devant la porte avec un couteau et une grenade afin de permettre aux juifs de s’enfuir via le premier étage, en cas de descente de la police ou de la gestapo.

    Les enfants restent chez eux jusqu’en mai 1944 puis vont à Pau afin d’essayer de passer en Espagne mais sans succès. Les parents restent jusqu’à juin 1944.

    Après l’échec du passage vers l’Espagne, ils reviennent sur Avignon ou Yvonne leur trouve un logement à louer. Début juin, les parents les rejoignent et Yvonne s’occupe de leur amener quotidiennement de la nourriture.

    Le 22 aout, Yvonne est blessée lors d’un bombardement sur Avignon. Quatre jours plus tard, les parents quittent Avignon pour revenir à Paris. A la libération d’Avignon, Robert Borowski épouse Yvonne le 18 novembre 1944.

    Le 11 septembre 2012, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Landi Giuseppe et sa femme Henriette, à leur fille Madame Yvonne Borowski ainsi qu’à Madame Boudou Juliette.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    15 septembre 2017 08:28:12
    Article de presse-Vaucluse matin du 15/10/2013Article de presse-Vaucluse matin du 15/10/2013
    22 octobre 2013 14:56:04
    HommageHommage
    22 octobre 2013 14:54:14

    Articles annexes