Dossier n°12481 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ernestine (Mergoux) Desplanque

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 18/02/1892
Date de décès : 12/01/1970
Profession : Hôtelière (avant guerre)

Amélie (Defossé) Mergoux

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 16/10/1865
Date de décès : 02/03/1962
Profession : Retraitée, mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Villiers-Saint-Sépulcre (60134)
    Département : Oise
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Les parents de Danielle ZELDINE sont nés tous les deux à Paris. Sa mère Eva Baron est né en 1917, ses parents étaient d’origine Polonaise et étaient arrivés en France en 1905 comme les parents de son père.

    Ce dernier Henri était né en 1911 de parents d’origine Russe. Avant la guerre la maman était secrétaire et le papa ouvrier fourreur, ils habitaient au 1bis rue Carpeaux 75018 Paris.

    Quand la guerre éclate le père après avoir été fait prisonnier s’évade de la citadelle de Cambrai, il se réfugie à Lyon ou il trouve un travail. La mère reste avec Danielle à Paris mais en 1940 elles sont dénoncées par la concierge elles déménagent à la cloche de bois. Comme il était dangereux de vivre à Paris pour une enfant de cet âge sa mère décide de l’envoyer à la campagne. En fait bien avant la guerre des cousins du père connaissaient Ernestine DESPLANQUE et son mari qui tenaient un hôtel au village. En 1940 Ernestine était veuve avait vendu l’hôtel et habitait avec sa maman .La mère et la fille acceptent de prendre l’enfant.

    Personne ne savait qu’elle était juive, elle va à l’école c’est là se souvient elle qu’elle a appris à lire et écrire. Par sécurité la deuxième fille de Madame MERGOUX, Renée ATIN (cultivatrice) l’a fait baptiser par le curé du village mais elle ne se souvient pas d’avoir assisté une fois à la messe.

    Les parents de Michel et Jean PLESKOFF : le père né en Mai 1897 à Paris meurt  en mai 1933 il avait fait la guerre de 1914 1918 il en était revenu blessé il fut décoré pour acte de bravoure. Il était boulanger. La maman Louise est née en 1907 et à la mort du père elle reprend seule la boulangerie familiale. A l’âge de trois semaines Jean est mis en nourrice chez Madame MERGOUX. Il y reste jusqu’à six ans mais il l’indique dans son témoignage son cœur était resté au village. La mère fut arrêtée le 21/09/1942 et transférée à Drancy, les enfants  furent placés par la famille dans une maison de l’UGIF à Montreuil. Mais la maman très lucide demande que les enfants quittent le centre et soient cachés.

    Tout naturellement Madame MERGOUX et sa fille Ernestine acceptent de cacher Jean  et Michel mais tout le monde au village les connaissaient et savaient qu’ils étaient juifs. Jean arrive en septembre 1943 il reste caché jusqu’en aout 1944, Michel venait passer toutes les vacances scolaires. Michel raconte dans son témoignage comment il se rendait pendant les vacances au  village : il prenait le train sans porter l’étoile jaune descendait à la gare de Montreuil station suivante de celle de Villers  et se rendait de nuit et à travers les champs à son lieu de destination. Il avait 13 ans.

    Danielle retrouve ses deux parents elle n’avait jamais revu son père pendant cette période et sa mère qui vivait dans la clandestinité a pris le risque que deux fois pendant  toutes ces années.

    La mère des deux garçons est revenue du camp.

    Les deux dames ont pris les enfants sans aucune rétribution et les trois témoins ont gardé des souvenirs heureux de cette période et ont gardé des contacts avec la famille.

    Le 13 Novembre 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à  Ernestine Desplanque  et à Amélie Mergoux , le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie MergouxInvitation cérémonie Mergoux




    Mis à jour il y a 9 mois.