Dossier n°12511 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louis Grenouillet

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 20/07/1885
Date de décès : 08/10/1960
Profession : Bûcheron

Marguerite (Barny) Grenouillet

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 04/03/1890
Date de décès : 20/07/1975
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Saint-Georges-Motel (27710)
    Département : Eure
    Région : Normandie

    L'histoire

    Gherson Grobman et Enta Veltman sont tous deux nés en 1899 à Lipcani en Roumanie. Ils sont marchands forains. Ils habitent dans le 19ème arrondissement. Gherson et Enta Grobman ont trois enfants tous nés à Paris : Sarah née en 1921, Berthe née en 1923, Simon né le 10 août 1932. Les deux sœurs sont françaises. Simon sera naturalisé français en mai 1949. Gherson et Enta Grobman sont arrêtés par la police française le 24/09/1942 lors de la rafle des Juifs roumains. Ils sont déportés vers Auschwitz par le convoi 37, le 25 septembre 1942. Ils y seront assassinés. Le jour de l’arrestation, Simon échappe à la déportation grâce au geste instinctif de sa mère qui le pousse vers une voisine. Cette dame fuit avec Simon dans la deuxième partie de l’immeuble. Simon a dix ans et assiste, impuissant, à l’arrestation de ses parents. Madame Michelin, une ancienne voisine, le conduit chez elle au Mans, dans la Sarthe. Simon y reste quelques mois. Monsieur Michelin ne voulant plus le garder, Simon rejoint ses deux sœurs  restées dans la région parisienne. Sarah, Berthe et Simon changent fréquemment de cache. Une Résistante juive conduit Simon à Saint-Georges-Motel, petit village de 380 habitants. Simon est accueilli par Louis et Marguerite Grenouillet. Sarah et Berthe Grobman resteront cachées à Paris et à Chevreuse. Pépère et Mémère, comme les appelle Simon, sont des gens modestes. Avant-guerre, Louis était mécanicien de précision mais pendant la Guerre, pour ne pas être employé au service de l’ennemi, il s’est déclaré bûcheron. Le Château de Motel est, depuis juillet 1940, occupé par les Allemands et recevra même la visite du feld-maréchal Goering. Malgré ces risques, Louis et Marguerite n’hésitent pas à accueillir Simon et quatre autres enfants juifs. Simon va à l’école communale comme en témoignent d’anciens camarades. Un cahier de classe, précieusement gardé par Simon, est une preuve de sa présence à l’école de St Georges de Motel. À la Libération, Simon va vivre trois mois à l’OPEJ et a ensuite été hébergé dans les maisons des enfants de parents déportés de la CCE (Commission Centrale de l’Enfance) du 14 rue de Paradis à Paris. Louis et Marguerite Grenouillet, personnes courageuses et dévouées, ont protégé Simon Grobman, victime de la barbarie nazie.

    Le 29 janvier 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Marguerite Grenouillet, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse -Actualité juive du 14/11/2013Article de presse -Actualité juive du 14/11/2013
    DiscoursDiscours
    Invitation cérémonie GrenouilletInvitation cérémonie Grenouillet