Les Justes
Renée Février
Année de nomination : 2013Date de naissance : 14/11/1907
Date de décès : 15/01/2003
Profession : Commerçante
Département : Seine-Saint-Denis
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Jacob CECHMAN et son épouse Hudja, née SZALMAN sont originaires de Varsovie.
Fuyant les pogromes, Jacob, son épouse, sa mère et ses cinq frères émigrent en France durant l’entre deux guerres. Ils se marient et s’installent à Chelles ( Seine et Marne) où ils se font construire un petit pavillon. Leur fille Renée naît le 4 décembre 1928 et leur fils Maurice le 25 avril 1940.
Ils sont marchands de quatre saisons. Hudja se lie d’amitié avec une commerçante Renée FEVRIER, épouse THOMAS qui tenait une épicerie à Bobigny (Seine St Denis) et qui venait, comme eux s’approvisionner aux Halles de Paris.
Jacob s’engage comme volontaire dans l’armée française en 1940. Après sa démobilisation, il est forestier dans les Landes semble-t-il au sein d’un groupement de travailleurs étrangers. En 1943, il est arrêté en passant la ligne de démarcation. Il est interné à Gurs puis à Drancy et déporté à Auschwitz (convoi 51) d’où il ne reviendra pas.
Hudja et ses enfants sont restés à Chelles. En octobre 1942 ,des policiers français viennent les arrêter à leur domicile. Elle persuade les policiers de ne pas arrêter ses enfants. Elle donne un peu d’argent à sa fille pour qu’elle rejoigne son amie Renée FEVRIER , alors épouse THOMAS à Bobigny.
Hudja est internée à Drancy le 21 octobre 1942 et déportée par le convoi n° 42 du 6 novembre 1942. Elle ne reviendra pas.
Renée CECHMAN confie momentanément son petit frère Maurice à la nourrice qui le gardait, Mme BIANCO, puis part à Bobigny et est hébergée chez Renée FEVRIER ( ep. THOMAS).
En décembre 1942, Renée FEVRIER reçoit la visite de la police à la recherche des enfants CECHMAN. Elle affirme les avoir confiés à une œuvre d’aide juive. Suspectant une dénonciation de la nourrice, elle va rechercher le petit Maurice alors âgé de 2 ans et le confie à une amie institutrice Mme OURY. Malheureusement Maurice mourra à Bobigny avec sa famille d’accueil au cours du bombardement allié qui visait le nœud ferroviaire de Noisy le Sec le 18 avril1944.
Renée est restée vivre avec la famille de Renée FEVRIER (ep. THOMAS), sa fille Denise et son mari. Ils habitaient au-dessus de l’épicerie. Renée était apprentie chez une couturière de Noisy le Sec. Cette dernière ignorait qu’elle était juive. Renée FEVRIER l’avait présentée comme sa nièce.
Renée CECHMAN ira vivre quelque temps à Montigny-Lencoup (Seine et Marne) chez la mère de Renée FEVRIER, son mari ayant menacé de dénoncer la jeune fille. Par la suite Renée FEVRIER divorcera.
Denise et Renée CECHMAN vivaient comme deux sœurs et Renée FEVRIER agissait envers elle comme avec sa propre fille.
A la Libération elle lui proposa de s’installer définitivement chez elle. Renée choisit de rejoindre les membres de la famille qui lui restaient (deux oncles sur cinq ont survécu).
Néanmoins les liens avec Renée FEVRIER et Denise sont restés permanents.
Le 5 Février 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Février Renée.