Dossier n°12601 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alain De Coatgoureden

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 09/06/1904
Date de décès : 10/07/1970
Profession : Employé au service Titres de la SNCF
    Localisation Ville : Paris (75008)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    La famille Hausfater, originaire de Roumanie, habite avant-guerre dans le 12e arrondissement de Paris.

    M.Hausfater, né en 1893 est tailleur. Il arrive en France au début des années 1920. Il rencontre Sarah, née en 1904, arrivée en France en 1906 et ils se marient. Leur fils Jacques naît à Paris en 1928, l’année où ils obtiennent leur naturalisation. Ils habitent au 1 rue Charles Baudelaire dans le XIIème arrondissement.

    M.Hausfater décède en novembre 1937 d’un cancer. Sarah Hausfater élève alors seule son fils, comme elle avait appris la comptabilité et le secrétariat à l’école Pigier, elle a pu trouver une place chichement rémunérée dans une fabrique de meubles appartenant à des juifs. Ils déménagent au 92 rue de Charenton, non loin de leur précédent appartement.

    Jacques va à l’école et en 1937, sa mère l’inscrit comme louveteau aux Eclaireurs de France, qui est un mouvement scout ouvert aux enfants de toutes religions. En parallèle du scoutisme, Il intègre après avoir réussi le concours des bourses, le lycée Charlemagne où il étudie même pendant l’occupation. La fabrique de meubles dans laquelle travaille Sarah, est aryanisée en 1942 mais la nouvelle direction continue à l’employer.

    Pendant l’été 42, Jacques est en vacances en Bourgogne. Sa mère l’avertit de ne pas passer à la maison à son retour mais de la rejoindre à son travail car onze membres de leur famille ont été arrêtés et envoyés à Drancy avant d’être déportés. Aucun ne reviendra.

    Jacques rejoint sa mère et après deux nuits passées dans l’usine avec la complicité du Directeur, il est pris en charge par son chef scout, le Vicomte Alain de Coatgoureden, catholique pratiquant qui a envoyé sa femme et ses trois enfants en Bretagne pour plus de commodité.

    Pendant deux ans, Alain de Coatgoureden héberge alors Jacques dans son appartement au 4 rue Chambies dans le VIIIème arrondissement de Paris, tout près de la Kommandantur.

    De septembre 1942 à septembre 1944, Sarah Hausfater, quant à elle, est cachée à Montreuil par Jeanne Blézat, cheftaine de louveteaux sous le totem de Grillon. Elle a sa chambre et continue à travailler à Paris cachant tant bien que mal son étoile jaune. Grâce à Jeanne, elle arrive à voir son fils régulièrement. Jeanne Blézat, profondément chrétienne est originaire de Belvès dans le Périgord est célibataire et travaille comme surveillante à l’Hôpital Necker-Enfants Malades.

    Grâce au courage de Léontine Blézat, dite « Jeanne » et Alain de Coatgoureden,  Sarah Hausfater et son fils Jacques ont eu la vie sauve.

    Le 27 mai 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Léontine Blezat et à Alain de Coatgoureden, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse
    Invitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 4 semaines.