Dossier n°12606b - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2013

Simonne Le Hello

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 13/02/1914
Date de décès : 11/11/2017
Profession :
    Localisation Ville : Moutier Rozeille (23200)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Szymon et Rozalia Obstander avaient émigré de Pologne avant la guerre et vivaient à Anvers en Belgique où ils eurent trois enfants : Maurice né en 1928, Anna en 1929 et Rachel en 1934. En 1940, comme de nombreux autres réfugiés, ils fuirent vers la France alors sous le gouvernement de Pétain et qu’on disait plus sûr pour les Juifs. Les Obstander s’installèrent dans la petite ville de Moutier-Rozeille dans le département de la Creuse.

    Après leur arrivée, Louis Mazière, le maire de Moutier-Rozeille fit tout ce qu’il put pour les aider. Avec sa secrétaire Léone Pelaud, il trouva une maison pour loger les Obstander et leur fournit régulièrement des tickets d’alimentation. Les enfants qui ne parlaient que le Flamand et le Yiddish furent inscrits à l’école où les enseignants les aidèrent à apprendre le Français après les cours. En 1941, Szymon est convoqué par la police et envoyé dans un camp d’internement à Soudeille. Il laisse Rozalia seule avec les enfants.

    Le 26 août 1942, des rafles de la population juive se déroulent partout dans le sud de la France. Une rafle a lieu à Moutier-Rozeille et la police vient arrêter à son domicile Rozalia et ses enfants. Rozalia réussit à envoyer sa fille Anna chez Léone pour la prévenir que la police était venue les arrêter. Léone appelle immédiatement Louis Mazière et les deux se precipitent chez les Obstander. Malgré tous leurs efforts, ils ne parviennent pas à empêcher l’arrestation et Rozalia et ses enfants sont transférés dans le camp d’internement à Boussac, près d’Aubusson.

    Le jour suivant, Szymon parvient à éviter la déportation et en entendant les rumeurs de rafles imminentes de Juifs, revient chez lui pour avertir sa femme. Quand Louis Mazière lui raconte que sa femme a été arrêtée la veille, il s’évanouit. Louis promet alors de faire tout son possible pour aider la famille. Il dit à Szymon de ne pas retourner à Soudeille. Il emmène Szymon dans un entrepôt qu’il possédait en dehors du village. Szymon est resté caché là jusqu’à la fin de la guerre. Louis et Léone sont les seuls à le savoir. La nuit ils lui apportaient de la nourriture des vêtements et ce dont il avait besoin. Szymon avait très peur d’être découvert, mais grâce à Louis et Léone, il réussit à survivre.

    Louis réussit à faire partir Rozalia et ses enfants de Boussac. Quelques jours après leur arrestation, Rozalia tomba malade et Louis trouva un moyen de les faire admettre à l’hôpital d’Aubusson. Rozalia fut hospitalisée là pendant que les enfants étaient dans un bâtiment voisin, une sorte de lieu d’attente pour les familles des malades, sous la responsabilité de la Croix Rouge. Anna et Rachel y restèrent près d’une année. Maurice partit chercher du travail et perdit le contact avec le reste de sa famille jusqu’à la Libération.

    Début 1943, Léone Pelaud vint rendre visite aux filles et constata les conditions difficiles dans lesquelles elles vivaient. Elles étaient en mauvaise santé et souffraient de malnutrition. Avec sa voisine Simonne Le Hello, elles décidèrent de faire sortir les filles d’Aubusson et de les cacher chez elles. C’est le mari de Simonne qui alla les chercher et les ramena.

    Anna fut accueillie par Léone et Justin Pelaud et Rachel par Simonne Le Hello. Les deux filles furent très bien traitées et trouvèrent un endroit stable où vivre. C’est Louis Mazière qui s’occupa de leur mère qui était restée à l’hôpital.

    Après la Libération, la famille Obstander fut réunie. Elle avait pu survivre grâce aux actes de courage de Louis, Léone, Simonne et leurs familles. Cette chaîne de solidarité avait la conviction que sauver des vies était la chose la plus importante et la plus juste à faire. Ils n’ont jamais hésité même quand les risques de déportation pour eux et leurs familles étaient réels. Les Obstander gardèrent le contact avec leurs sauveurs pendant de nombreuses années après la guerre.

    Le 27 mai 2013, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Louis Mazière, Justin et Léone Pelaud, et à Simonne Le Hello.

    Documents annexes

    Article de presse - La montagne du 03/08/2013Article de presse – La montagne du 03/08/2013
    30 janvier 2014 09:48:20
    Article de presse - La montagne du 31/05/2013Article de presse – La montagne du 31/05/2013
    30 janvier 2014 09:47:15
    Article de presse - La montagne du 30/05/2013Article de presse – La montagne du 30/05/2013
    30 janvier 2014 09:46:59
    Article de presse - La montagne du 25/05/2013Article de presse – La montagne du 25/05/2013
    30 janvier 2014 09:46:32
    Article de presse - La montagne du 24/05/2013Article de presse – La montagne du 24/05/2013
    30 janvier 2014 09:45:54
    Article de presse - La montagne du 14/01/2013Article de presse – La montagne du 14/01/2013
    30 janvier 2014 09:45:33

    Articles annexes

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